Ferrailleur(e) à l’ancienne de père en fille, implantée depuis 1963 la société Mazeau rue Jules Vallès semble d’un autre temps dans tout les domaines. Réputée un peu en délicatesse avec les règles communes, effectuant un recyclage plus économique qu’écologique, son indifférence vis à vis des riverains semble toujours inoxydable.
Avec un sens aigu des affaires[1], la société à pourtant acquis la parcelle voisine – au nez et à la barbe de la Ville –[2] et entend donc se développer contre vents et marées au cœur des Puces. Relevant du service préfectoral des « Installations classées » comme activité susceptible de générer des risques pour l’environnement, Mazeau a donc déposé un dossier pour obtenir l’autorisation d’exploiter son « extension du centre de collecte, de tri et de valorisation des métaux et ferraille »[3].
Dans le cadre de la procédure, une enquête publique d’un mois s’est déroulée du 21 janvier au 21 février 2013[4]. Suite à l’avis du commissaire[5] le Préfet statuera sur ladite autorisation. Malgré les nombreuses remarques négatives inscrites dans le registre d’enquête[6], l’optimisme n’est pas forcément d’actualité puisque le dossier est considéré par l’administration préfectorale comme « complet et recevable ».
L’entreprise étant simplement invitée « à clarifier le descriptif de son activité, l’évaluation de son impact sonore et le fait que le stockage en extérieur ne donne pas lieu au tri ou au chargement ». Ce qu’elle fait avec brio et sans complexe. Sur le papier.
Selon le mémoire de l’entreprise, cette très importante extension (on passe de 1 246 m2 à 4 326 m2) se ferait sans augmentation du trafic et serait tout bénéfice pour le quartier. Une circulation moins nuisante avec une sortie créée sur la rue Lecuyer (pour les véhicules particuliers uniquement), un nouveau pont de pesée pour désengorger l’attente des camions à l’entrée J. Vallès, un grand hangar absorbant bruits et poussières (avec des portes fermées pendant les déchargements), une dalle complètement étanche (évitant l’infiltration des eaux de ruissellement souillées)[7], une architecture de rêve. Côté « matières premières » la provenance est traçable et donc tout va bien.
Bref, une petite entreprise urbaine, citoyenne et écologique. Dans le quartier, les riverains peinent vraiment à y croire surtout après quelques décennies de pratique. Ils n’ont d’ailleurs pas très bien compris comment ça marchait mieux le lundi en pleine activité des Puces mais visiblement « l’autorité environnementale » (préfectorale) ne semble pas trop mobilisé sur le commerce et le tourisme. On ne peut pas être bon partout.
Côté Ville nos habiles stratèges de l’aménagement urbain ont vilipendé pendant des années cette activité inappropriée à cet endroit mais n’ont finalement pas fait grand chose, ou du moins n’ont pas été très efficaces[8]. A leur décharge, ils n’ont jamais vraiment compris le fonctionnement des Puces et les enjeux liés à leur pérennité. “Couiné” ou faire des coups (en douce) ne permet donc pas d’avancer pour construire sur des bases solides. Là comme ailleurs dans les Puces.
Quelquesoit l’issue de cette enquête, il faut désormais construire et mettre en œuvre un vrai projet d’ensemble ambitieux, cohérent et partagé pour les Puces. Beaucoup rese donc à faire…
Preuve est encore faite à Saint-Ouen que quand Mazeau tu es, Mazeau tu resteras…
le maire n est pas aveugle mais sourde trop occupée par le festival des puces
Il est évident que cette entreprise de recyclage de métaux (dont l’utilité de l’activité ne peut être remise en cause) serait désormais bien mieux en étant délocalisée sur une des zones des Docks encore libres situées près de l’incinérateur et ayant un accès direct sur la RD1, qui permet déjà aujourd’hui la circulation de 300 camions à déchets / jour.
Mais la mairie lui a-t-elle au moins proposé cette alternative???
Son implantation actuel au cœur des Puces n’est non seulement plus du tout adaptée à la croissance de son développement mais déjà incompatible aujourd’hui avec les infrastructures routières et riveraines existantes (sans compter celle à venir sur la zone de Vallés qui a déjà suscité de vifs débats en CM).
Cette extension est donc une ineptie totale.
Mais ce qui est le plus hallucinant est de constater qu’il soit aussi facile pour la mairie de déclarer une zone en “périmètre d’étude” lui permettant de pouvoir bloquer pendant 10 ans toute transaction d’achat, de vente ou d’évolutions sur des terrains, comme cela fut voté en juin 2011, tout autour de la résidence de notre maire, bien heureuse de prendre le contrôle sur son tout nouveau voisinage.
Alors qu’en revanche cette règle n’est pas pu s’appliquer aux terrains qui entourent cette entreprise Mazeau, dont les problèmes de nuisances sont pourtant connus et signalés depuis de nombreuses années par les riverains.
En somme, force est de constater à Saint-Ouen avec ce nouvel exemple, que la meilleure des règles qui prévaut, est encore : Rien pour les riverains, mais le nirvana pour le maire.
Là encore, une enquête publique mériterait d’être ouverte pour savoir « A qui profite ce crime ! »
En attendant, à en juger par l’expression artistique de cette nouvelle façade, il ne devrait faire aucun doute pour la mairie, que ce projet est déjà conforme à tous les critères de l’art Urbain définis par la Charte des (et ses) prometteurs.
Ceci dit, il est vrai qu’avec une entreprise comme Mazeau accusant un CA de 21 M€/an pour seulement 32 salaries, il semble plus facile d’accepter le compromis du Beau pour se soumettre à l’art du fictif qui dissimule la misère rouillée.
L’affaire Mazeau reste à la fois un mystère et un must du genre.
Depuis des années, les riverains vivent au milieu des diverses pollutions dues à l’activité de l’entreprise qui aujourd’hui demande l’extansion de sa surface d’exploitation.
Le Préfet s’est exprimé pour, quand notre Maire a émis un avis défavorable.
L’amicale des locataires du 30 paul Bert et 2 villa réant se mobilise depuis les années 90 pour que soient reconnues les nuisances, sonores, de stationnement d’entrave à la circulation, de dangerosité, notamment pour les enfants qui vont à l’école quand dans la rue Vallès circulent des camions de fort tonnages chargés de déchets de métaux triés sur le site.
L’extension prévoit un traitement de 50.000 tonnes annuel.
Les quelques réunions d’habitants avec les élus ‘ au plus fort au 30 p Bert avec J Rouillon Paulette Fost, Bentolila, Ventura, Paul Planque et les divers responsables techniques, ont toujours avancé la résolution de la mairie de faire déménager l’entreprise.
Le résultat est peu probant. La location ou l’achat(?) de la seconde parcelle n’a pas fait l’objet de préemption, et l’entreprise s’est agrandie de fait , en doublant sa surface, abattant le mur qui séparait les deux terrains, ouvrant sur la rue Lecuyer, déplaçant son pont -pesage sur la partie récemment acquise, et depuis hier (soit le 20 Fev.) faisant installer un bateau décallé de Vingt mètres par rapport à) celui encore en usage , en vue de faire une nouvelle entrée au raz des docks……de la radio!!
En fait l’entreprise agit comme si elle ne doutait pas un seul instant de la pérénité de sa situation au coeur des Puces, et du résultat en sa faveur de cette enquête.
Quand à l’agitation de notre Maire ,( et de l’ancienne qui réside juste au dessus de Mazeau) elle interroge d’autant que je ne crois pas savoir qu’elle ait efficacement jamais « lutté » pour le départ du ferrailleur, n’ayant pas mis en pratique ce qu’elle avait déclaré à l’amicale des riverains du 30 r P Bert, qu’elle prendrait un arrêté municipal limitant le tonnage des camions bennes ce qui aurait pour effet d’asphyxier l’activité et de les faire dégag…déménager!
J’ai cru comprendre par ailleurs que nous avions rallié Plaine commune, que cette dernière devait mettre à disposition des lieux géographiques dédiés aux entreprises qui généraient des pollutions et des gènes diverses pour les riverains.
Quid de ce voeu pieux bien pertinent pourtant?
Nous avons l’incinérateur, le périh’ et les poussières de métal de Kléber Mazeau, dont on nous dit une fois encore que se sont fantasmes allimentés par l’exploitation politicienne de peurs injustifiées.
Le gardien des immeubles vivaient avec sa famille juste en face de KM et au premier étage . Ayant déménagé à l’autre bout de l’ensemble, plus en contact direct avec l’exploitation, son fils a vu ses allergies diminuer de plus de moitié depuis sa nouvelle situation….
En tous cas, si on rajoute la création d’un hangar anti bruit( je demande à voir) en cours d’érection, l’entreprise semble assurée d’un avenir radieux sur zone. Les riverains se demandent pourquoi toutes ces enquêtes, dans quel but, pour quel résultat?
Mais peut-être avez vous la réponse?
Faudrait être Mazeau pour voter JR/MB au 1er tour des municipales !
@taquet :
… et pour vous que ferez vous au second tour si elle y est ?
à burger
chaque chose en son temps, en sachant que demain depend d hier.
Vous anticipez l’un et l’autre. Vous êtes déjà au deuxième tour de l’élection municipale, alors que l’on ne connaît pas les programmes des partis politiques en présence, ni la composition des listes. Soyez patients. Tout vient à point qui sait attendre.
@5, excellent M. Taquet ! Simple mais il fallait y penser ! 🙂
en fait Mazeau vous vous en cognez!!
10h30 ce jour, un “maçon” juché sur la fourche d’un chariot élévateur moteur tournant abat à coup de masse le mur devant le nouveau bateau. A 4m de haut, ça faisait très cirque de Pékin. Voire de péquin. J’imagine avec l’autorisation des Bâtiments de France…
Est-ce que ça va avoir des répercussions sur le devenir de l’entreprise Mazeau?
http://www.romandie.com/news/n/METAUX_DE_BASERevue_hebdo_cours_ballottes_entre_Chine_et_USA51080320131815.asp