Travaux Grand Hôpital : suivi pour poumons et oreilles…

Le site du futur « Campus Hospitalo-Universitaire Saint-Ouen Grand Paris-Nord » est en démolition depuis plus de 6 mois [1] et les riverains commencent à ressentir les nuisances annoncées par le collectif « Pas là, pas ça, pas comme ça ! ». Pourtant on nous a parlé de « la charte chantier faible nuisance » signée entre les maîtres d’ouvrage et la municipalité. Mais qu’entend-t-on par chantier « faible nuisance » ?

Le site du CHUSOGPN [2] nous informe de la mise en place de sondes vibratoires et acoustiques et d’un capteur sonore rue Farcot permettant d’activer des alertes ( mesure de tous les bruits en continu avec un seuil à 75 décibels (dB), du maintien des murs le long des voies publiques pour protéger les riverains des nuisances de chantier, ce qui a pourtant occasionné un incident le 14 décembre 2022 avec la chute de morceaux de joints entre briques tombés sur le trottoir rue Farcot, mais : « sans conséquences ni blessures sur les passants », ouf !.

Mais revenons aux nuisances sonores. Toujours sur le site et le suivi des travaux, on nous gratifie d’un tableau montrant les relevés mensuels[3] acoustiques du chantier dans lequel presque tous les dépassements sonores sont dus à la rue et non au chantier. La limite d’alerte de 75 dB correspond au niveau sonore d’une rue à gros trafic et le tableau fait état de relevés légèrement au-dessus de 75dB sur le chantier. Allez, on peut monter jusqu’à 83 dB puisque la réglementation sur les nuisances sonores au travail est contraignante à partir de 85 dB [4].

Ce qui manque dans ce tableau c’est le temps d’exposition aux 75 dB acceptés. On imagine que les dépassements liés à la rue concernent des passages de moteurs bruyants qui durent quelques secondes mais quid de la durée du temps d’exposition d’un niveau sonore à 75dB sur toute la journée de travaux ?!

Les travaux effectués en premier concernent essentiellement le désamiantage et la démolition de tout l’intérieur de l’usine ainsi que la déconstruction des charpentes et des verrières. Actuellement a débuté la démolition des dallages et fondations des sous-sols en favorisant le grignotage à la pince pour limiter l’utilisation des Brises roches (marteau piqueur géant). Bien, mais concernant la pollution de l’air, pour l’instant aucun élément n’apparait.

Pourtant lors de la première réunion de la « commission inter-quartiers » qui a eu lieu le 13 avril en présence des représentants de l’AP-HP, d’Université Paris Cité, et des citoyens issus des 4 « conseils de quartiers » directement concernés par le chantier, voici ce qui a été présenté à propos de la maîtrise des nuisances :

Circulation : Limitation des flux de camions sur le territoire avec transport ferré et fluvial. Pas de camions stationnant sur la voie publique

Utilisation de machines adaptées à la limitation de bruit : engins insonorisés…

Maintien des murs de l’usine au maximum pour limiter les nuisances : poussière, bruit…

Contrôle des poussières par humidification / brumisation

Mise en place de capteurs environnementaux avec des seuils stricts à ne pas dépasser (acoustique et empoussièrement)

Nettoyage des camions sortants pour maintenir propres les abords de chantier, notamment en phase terrassement

Retrait des terres rondes olfactives, selon phasage et niveaux de concentration en hydrocarbures, bâchage au besoin

On attend donc avec impatience des retours sur ces différentes maîtrises des nuisances dans les « Actualité du chantier » publiées mensuellement sur le site du CHUSOGPN[5] !

A suivre… avec attention.

Dominique GARCIA

[1] Les parcelles concernées par les travaux de déconstruction sont celles précédemment occupées par l’usine Stellantis (ex-PSA), le magasin Conforama, la société Gaudefroy et la SEMISO. Cette première phase devrait s’achever à l’été 2024.

[2] https://campus-hopital-grandparis-nord.fr/n1-actualite-du-chantier-de-la-parcelle-hopital-decembre-2022/

[3] https://www.calameo.com/read/00402182707b74d8b6271?authid=xlCACGLAS07Z

[4] Entre 85 et 87 décibels, l’employeur est dans l’obligation de mettre en place un programme pour réduire l’exposition au bruit. Il doit fournir des protecteurs auditifs individuels et proposer une surveillance médicale renforcée à ses salariés exposés au bruit. Il doit également mettre en place une signalisation quant au bruit et limiter l’accès aux zones bruyantes.

[5] https://campus-hopital-grandparis-nord.fr/travaux-demarrage-chantier/

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