Meublés touristiques : évolution critique

…au détriment des habitants

Proximité de Paris, dessertes en transports en commun, site touristique des Puces, effet J.O., attrait pour les investisseurs… notre ville, avec un fort renouvellement au fils des ans, devient un site propice et apprécié pour la location de meublés touristiques. Une évolution non sans risque au quotidien et à moyen terme. Attentif et exigeant, Philippe Mayer sonne le tocsin et indique les pistes à mettre en œuvre.

« Voilà un nouvel exemple concret de transformation de notre ville au profit d’AirBnB [1]et de propriétaires peu soucieux d’éthique et attachés aux profits immédiats. Ou comment transformer en toute légalité des locaux d’habitation en meublés touristiques et donc en soustrayant des logements utiles aux habitants pour en faire des machines à profit. 

Une ville administrée par la gauche prendrait ce problème à bras le corps. En effet plus de meublés touristiques ce sont moins de logements donc des prix qui augmentent donc de plus en plus d’habitants qui ne peuvent plus se loger et sont susceptibles de tomber entre les mains de marchands de sommeil.

Mais notre ville, nos élus s’en foutent. Ils auraient pu instituer le numéro d’enregistrement unique pour vérifier que les meublés touristiques ne sont pas loués plus de 120 jours, voir 90 jours par an. Mais non rien à foutre. 

Ils auraient pu mettre en œuvre la surtaxe sur la taxe d’habitation pour les résidences secondaires (jusqu’à 60%). Mais non rien nada. Ils s’en foutent.

lls auraient pu aussi mettre en œuvre un mécanisme de compensation pour faire qu’à chaque transformation en meublé touristique le propriétaire soit obligé de recréer l’équivalent en logement. Mais non là encore ils ont décidé de fermer les yeux.

Notre ville se transforme insidieusement en zoo pour loger des touristes[2]. Le tout avec le soutien tacite de la municipalité.

Avoir une charte de la promotion (qui d’ailleurs institue une baisse du pourcentage de logements sociaux dans notre ville) ne fait pas à elle seule une politique du logement et il serait temps que la majorité ouvre les yeux sur la transformation de notre ville, comme a pu le faire avec courage la ville de Paris sous l’égide de Ian Brossat[3]

Bref encore une fois comme bien souvent sous le vernis de la communication se cache le vide de l’action et le creux des slogans. Et il semble que cela ne soit pas du tout à l’agenda de notre majorité très « start up nation ».

PM

[1] Selon le site officiel : « Airbnb est une multinationale américaine fondée en 2008 par Brian Chesky, Joe Gebbia et Nathan Blecharczy. Elle met en relation des particuliers, des entreprises hôtelières, et des investisseurs en immobiliers locatifs ». Pour les non-anglophones prononcer “air bi haine bi”.

[2] Des locaux d’habitation transformés en meublés touristique une question mineure à l’échelle de la ville ? Pas certain ! Par exemple pour une location entre le 15 et le 21 avril le seul site AirBnB propose plus de 500 locations à Saint Ouen. A noter : de très nombreux appartements des Docks à louer tous les jours de l’année. C’est un argument pour le site puisqu’il est bien indiqué qu’il s’agit de logements neufs. Tous équipés de manière impersonnelle. Ce qui signifie que ces appartements ont été achetés pour en faire des meublés touristiques (non déclarés).

Ainsi, dans les Puces, une maison précédemment occupée par une famille e été rachetée. Vidée de ses habitants. Divisée en 6 studios. Tous dévolus à la location en meublés de tourisme.

C’est un système généralisé qui prive les habitants de logements pour le plus grand profit de propriétaires et de SCI rapaces qui ne pensent qu’aux profits immédiats.

On évoquera aussi les nuisances, pour les propriétaires occupants et les locataires, dans de nombreuses copropriétés sur la ville, avec l’histoire des « boîtes à clefs » et des défilés d’inconnus dans les immeubles.

[3] Ian Brossat : adjoint au maire au logement (PCF) de la Ville de Paris.

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