Il y a quelques années des habitants du quartier Debain ont pris « possession » du petit terrain considéré comme délaissé rue Claude Guinot correspondant à la partie arrière de l’ex gendarmerie du 131 rue du Dr Bauer. Un petit bâtiment lui-même converti en logements par la Semiso (organisme de la ville) et qui devait être suivi, si on a bien compris, par une 2ème tranche à l’arrière sur la partie côté rue Guinot[1]. Là où la marée-chaussée garait ses véhicules.
Pour une raison qui nous échappe, et nous dit-on malgré des engagements de l’ancien Maire, cette situation ne fut jamais régularisée. Au fil des ans, on est cependant passé d’un petit lieu de convivialité entre voisins et proches à un espace de quartier, jardin communautaire, accueillant de multiples initiatives avec un public assez large touchant même d’autres habitants de Saint-Ouen.
Le nouveau Maire (dont des partisans soutenaient l’initiative à l’origine !) n’aura de cesse en réalité que de faire déguerpir ces occupants sans titre. Quitte, même, a instrumentaliser la demande de construction d’une crèche parentale [2] en proposant à l’association des jardins Guinot de partager ce mouchoir de poche. Une histoire à dormir debout, qui fâchera tout le monde et n’aboutira pas.
William Delannoy, qui n’est pas un grand spécialiste ni de la concertation ni de la négociation, est donc allé jusqu’au bout des poursuites judiciaires qu’il a engagées et a obtenu ce 29 novembre un jugement du Tribunal de Grande Instance (TGI) avec, du moins sur le papier, l’expulsion immédiate, 900 euros au titre des frais de procédure et 500 euros par mois d’occupation contre les habitants qui animent ce lieu. Au final, sans qu’on connaisse par ailleurs son projet pour ce petit terrain de 346 m2.
Comme nous l’avons déjà indiqué ici *, même si cette affaire a été mal engagée à l’origine, il serait raisonnable de trouver une solution partagée pour « sortir par le haut ». Dans le contexte actuel, ce nouvel épisode de la judiciarisation des rapports avec des citoyens engagés est une erreur et pourrait devenir une faute. Il convient, au-delà de ce jugement de régulariser l’occupation au travers d’une occupation précaire et temporaire sur des bases claires pour tous. Le droit n’exclu pas l’intelligence des situations.
Par les temps qui courent les sujets d’affrontements ne manquent pas et personne n’a vraiment intérêt à les multiplier.
Eric PEREIRA-SILVA
* voir notre article du 28 mai 2018 : “Plus vrai que nature”
[1] Personne d’ailleurs ne semble se souvenir du petit programme prévu à l’origine ni pourquoi il n’a pas vu le jour avant 2014.
[2] Crèche associative du TIPI
Bien triste pour les jardins Guinot mais le combat, je l’espère, continue. J’ai un doute concernant les soi disant “engagements de l’ancien maire”.
J’espère qu’il n’arrivera pas la même chose pour un autre lieu convivial : le Jardin de l’Impasse Juif”.
Il me semble que l’équipe du projet de crèche parentale TIPI avaient fait des propositions acceptables au jardin Guinot pour pouvoir faire co-exister les deux projets, qui avaient été refusées par l’équipe du jardin Guinot. Ce faisant, se sabordant vis à vis du maire.
Des informations / commentaires ?
@ Audonien de papier
C’est effectivement ce qui nous m’a été rapporté par une autre source. Celle-ci a même indiqué que cette décision avait été prise par Guinot par un groupe assez peu nombreux et à une voix de différence en faveur du non. Piège tendu par le Maire, erreur stratégique de Guinot ??? Faudrait demander à la présidente des jardins Guinot ds précisions.