Ile des Vannes, stade Bauer saison 2 

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Le strapontin consenti à William Delannoy par ses amis politiques au bureau de la Métropole du Grand Paris a au moins quelques avantages : lui permettre de côtoyer de grosses pointures et essayer de se débarrasser plus ou moins intelligemment de gros dossiers locaux en souffrance depuis des années[1]. Quitte, à bazarder le patrimoine communal au privé (sans aucune transparence ni beaucoup de réflexion).

Après la transformation annoncée de l’hôtel d’activités Cap Saint-Ouen[2], tourné vers les PME, en Centre de design et les deux tours de logements sociaux des Boute en train promises à devenir des duplex « ateliers d’artistes » ou des « appart’hôtel »[3]. C’est désormais à l’Ile des Vannes et au stade Bauer d’être intégrés au nouveau concours « Inventons la Métropole du Grand Paris » (sous-titre de cette saison 2 « Reconstruire la ville sur la ville ») qui compte à ce jour 43 projets de 30 villes[4].

Une œuvre de bienfaisance qui selon le journal les Echos[5] est « une aubaine pour les villes » (ndlr : désargentées) qui ont des sites difficiles auxquels « il faut inventer un avenir ».

Comme le résume fort bien le quotidien économique : « La ville propose le terrain, le secteur privé, tout le reste ». Et plus précisément : (…) « aux groupements privés (architecte, promoteur, investisseur, exploitants…) de définir la programmation fine (quelques indications seront indiquées dans les cahiers des charges), de concevoir les bâtiments et les équipements, de les financer, voire de les exploiter. A eux de lancer aussi les études de marché, les études des sols… qui devront nourrir la faisabilité économique de leurs propositions. Les communes se contentant de proposer leurs terrains, y compris, disent plusieurs observateurs, des opérations dans les cartons depuis des années irréalisables faute d’argent public ou d’intérêt urbain ».

 

Le scepticisme de certains comme ce promoteur affirmant : « Nous en avons assez de dépenser des fortunes en études pour un résultat incertain et des dossiers juridiquement douteux » ne doit visiblement pas gâcher l’enthousiasme de Patrick Ollier Président d’une Métropole, structure dont on ne connaît toujours pas l’avenir dans le Nouveau Monde d’Emmanuel Macron. A toutes fins utile, le petit monde de la construction et de la promotion appuie sur l’accélérateur.

Le timing est donc serré. La phase candidatures bouclée fin juillet 2018, les heureux lauréats seront désignés en mai 2019. D’ici là les calculettes vont chauffer, les montages juridiques se peaufiner et les (grands) cabinets d’architectes dessiner du m2 innovant, durable et rentable.

Pour nos deux équipements en compétition quelques éléments du cahier des charges donnés dans le Journal du Grand Paris du 15 mars dernier[6] :

Complexe sportif de l’Ile des Vannes : (…) « La réhabilitation et la restructuration du site autour du loisir et du sport sont envisagées dans le contexte des JO de Paris 2024, ainsi qu’en lien avec les projets urbains à proximité (docks de Saint-Ouen, Pleyel, Île-Saint-Denis) et les besoins de leurs habitants et salariés en termes de sports et loisirs ».

Autant dire, difficile de faire plus flou et ultra light…On n’évoque même pas ici, la simple passerelle (disparue des plans depuis quelques années) entre le quartier des Docks et le complexe sportif.

Stade Bauer

(…) « Le projet envisagé comprend la réhabilitation de cet espace urbain contraint, avec le maintien du stade en cœur de ville et le décloisonnement du quartier vers les rues Bauer, Michelet et les puces. L’opération pourrait ainsi combiner un stade de 12 000 places, un centre commercial thématique et un parking souterrain ».

Un espace, comme nous l’avons déjà dit, forcément « contraint » par la méga opération Wonder mitoyenne (500 logements privés) et qui pourrait accueillir, si on a bien compris, un nouveau stade à l’anglaise de forme rectangulaire avec un gros « socle » commercial dédié au Sport. Vérité de la Palice : la taille du parking donnera le flux de circulation supplémentaire que devra encore encaisser le quartier et l’avenue Michelet.

La vente et la transformation de ces équipements publics, patrimoine de chaque habitant de notre ville fera l’objet, n’en doutons pas d’informations claires et précises dans un prochain journal municipal. On attend aussi, de la part du Maire et de son Adjoint aux Sports (Cyrille Plomb) un minimum de concertation avec tous les acteurs et associations sportives concernées.

A suivre…

Eric PEREIRA-SILVA

[1] Pour mémoire le Maire a abandonné volontairement la maîtrise de la ZAC des Docks au profit de la Métropole (qui n’avait rien demandé) pour se débarrasser notamment de la question compliquée du Grand Hôpital.. qui finalement ne semble définitivement plus prévu dans les Docks mais sur le site PSA. !

[2] ex imprimerie Chaix dont seule le bâtiment en brique sur rue serait conservé tandis que l’arrière sur la rue Paul Bert serait démoli et remplacé par un bâtiment contemporain RDC + 7 niveaux

[3] un concept assez flou complété par des logements dits « classiques » pour une « mixité » qui ne semble pas concerner, ni de près ni de loin, les locataires actuels.

[4] une liste annoncée le 15 mars dernier à Cannes au Marché International des professionnels de l’Immobilier (MIPIM).

[5] https://www.lesechos.fr/pme-regions/actualite-pme/0301376804914-inventons-la-metropole-du-grand-paris-le-teasing-de-la-saison-2-2161815.php

[6] https://www.lejournaldugrandparis.fr/inventons-metropole-2e-edition-vedette-mipim/

 

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