Les antennes en prime

Les antennes des opérateurs téléphoniques, moyennant redevance,  fleurissent sur nos toits et notamment sur quelques immeubles collectifs d’une certaine hauteur dans la ville.  Ces doigts métalliques pointant le ciel sont censés nous faciliter la vie en nous permettant de rester en contact permanent avec enfants, parents, amis, travail et le… reste du monde.

Sujet de débat pour la santé publique, c’es aussi une question de démocratie.

Olivia nous fait parvenir une “lettre ouverte aux élus de Saint-Ouen” que nous publions bien volontiers. Un joli texte doux-amer et plein d’humour soulignant le peu de cas que l’on fait ici à Saint-Ouen de l’avis des citoyens.

 

Lettre ouverte aux élus de Saint-Ouen

C est le printemps ! Les antennes fleurissent sur les toits ! Et d envergure, encore. Plantées au bord du toit de l immeuble Semiso de l avenue Gabriel Péri, elles viennent s ajouter aux quatre autres antennes préexistantes. La nouveauté : les petites nouvelles sont orientées vers mon appartement et vers l école Bachelet, toute proche. D ailleurs, depuis leur discrète installation, plusieurs personnes de mon immeuble connaissent d importants problèmes de sommeil, des bourdonnements et sifflements d oreille et des douleurs intra-auriculaires. Mais peut-être tout ceci est-il le fruit du hasard.

La question est : comment une telle chose a-t-elle pu arriver ? Qui a autorisé l installation de ces nouvelles antennes ? Et qui prendra la responsabilité des conséquences sanitaires, si elles sont avérées ?

C est drôle. Je me souviens pourtant parfaitement des promesses publiques des élus de tous bords de se pencher sur le problème de la prolifération des antennes relais sur la commune, majoritairement implantées sur les logements sociaux. Un atelier de travail devait plancher sur le sujet en vue de limiter les émissions nuisibles aux riverains. Une charte de téléphonie mobile était censée mettre de l ordre dans tout cela…

Las ! Une fois de plus, les citoyens passent après les intérêts financiers des uns et des autres. Les promesses ne sont pas tenues, et les Audoniens paient la facture.

Et, pour ma part, la facture est très élevée. Dans quelques mois, les bulldozers mettront bas l ancienne clinique des Rosiers, et l on édifiera à grands frais un temple associatif, en dépit des protestations et des pétitions des riverains et de nombreux Audoniens, dont je suis. Et, à présent, avec l arrivée de ces nouvelles antennes, je suis inquiète pour la santé de mes proches, menacés par des ondes qui, si elles sont invisibles, n en sont pas moins potentiellement dangereuses.

Je pourrais déménager, me direz-vous. Oui, la tentation est grande de fuir cette ville qui méprise ses citoyens, et où, pourtant, j ai grandi et fondé une famille. Malheureusement, il y a fort à parier que, si je mettais mon appartement en vente, la mairie préempterait abusivement mon appartement, m empêchant de vendre au prix du marché, et donc d acheter un autre logement dans une autre commune.

Quelle option me restera-t-il alors ? Lorsque je serai lasse de contempler le mur aveugle de 18 mètres qui me bouchera l horizon et aura eu raison de la lumière qui s engouffrait si agréablement dans mon salon, j aurai toujours le loisir de contempler par la fenêtre de ma cuisine les grandes antennes, brillant au soleil d une blancheur arrogante. A moins que je ne choisisse de tourner mes regards vers les volutes de fumée s élevant de la cheminée de l incinérateur.

De bien beaux spectacles en perspective.

 

Olivia Le Sidaner

Habitante du 3 rue Jean (Saint-Ouen)

 

Facebooktwitterredditpinterestlinkedintumblr

Facebookrss

9 réflexions sur « Les antennes en prime »

  1. Et les associations ont-elles vraiment souhaité l’édification d’une maison dédiée è  l’emplacement de l’ancienne clinique des rosiers ? d’autant que la ville compte de nombreux immeubles vacants et murés depuis des années qui pourraient être réhabilités. Et tout concentrer au même endroit : mairie, caso, médiathèque, piscine, etc. est-ce vraiment équitable ?

  2. @Barbara
    Non seulement c’est pas équitable mais c’est contre productif; tout centraliser c’est juste de la ( mauvaise) com’qui choisit d’ignorer que dans les quartiers, désertifiés ou presque, sans animations autres que des jeunes désoeuvrés livrés è  eux même qui tournent en rond, la neccessité de remettre du lien, de la présence vaut mieux que les réalisations couteuses engagées .Plus de maisons de quartier , de salles polyvalentes, de permanences sociales ,d’aides aux devoirs etc…

  3. @ Olivia
    Si la mairie préempte abusivement (ce qu’elle a fait souvent), tu peux attaquer en justice, tu peux te défendre; Quant elle décide de rénover l’ancien commissariat pour y mettre sa boite de com’ (alors que du temps oè¹ c’était un commissariat, rien) ou construire un chateau des associations, tu ne peux que subir, comme les voisins de la médiathèque,etc. En ce qui concerne les antennes relais, il y a bien le principe de précaution inscrit dans la constitution mais nous avons tenté de le “brandir” contre l’incinérateur et nous ne sommes pas très nombreux è  y avoir cru, alors…
    Même du côté des verts! Mais tu as raison, face aux promesses non tenues, è  l’intéret privé au détriment de celui des audoniens, seule comptera la mobilisation afin de restaurer la démocratie dans notre ville.

  4. Il faut être solidaire !!!!
    Cest du moins ce que la municipalité a une nouvelle fois répondu aux riverains de la rue Claude Guinot, è  qui l’on vient d’apprendre que dans la cour de l’ancienne gendarmerie de la rue Dr Bauer, un nouvel immeuble de 13 logements sociaux serait bientôt planté devant leurs fenêtres en remplacement du magnifique cerisier japonais qui fleurit actuellement leur rue.

    Une habitante aura même le bonheur de caresser et savourer les « murs » qui vont se dresser devant sa fenêtre de cuisine encore ensoleillée. Un vrai délice, ce remake de Prison Break !!!

    Cette gendarmerie è  classer dans le patrimoine historique du quartier Debain nest pas exclue du programme, puisque un panonceau de la SEMISO daté du 27/01/2010 (soit 2 jours après ladoption du PLU) indique déjè  sa réhabilitation qui devrait prévoir la création de neuf logements supplémentaires.

    Cet édifice situé è  proximité du groupe scolaire Michelet et déjè  conè§u pour recevoir du public avait pourtant fait lobjet de propositions ouvertes par les habitants et association auprès des élus lors des concertations de « Parlons-nous » organisées au gymnase Tommy Smith en 2008.
    Celles-ci proposaient notamment de transformer la partie du RDC du bè¢timent en acceuil de maison de quartier et de convertir le grand jardin donnant sur la rue Claude Guinot en espace de jeux pour permettre aux parents et è  leurs jeunes enfants de sy retrouver pour partager un moment en plein air.
    Ces propositions ont lè  encore, dè» sévaporer des dialogues pour Saint-Ouen, même si lengagement 91* semblait pourtant apporter une note despoir de leur prise en compte.

    Certes lè , son ancienne antenne militaire qui domine sa toiture è  plus de six mètres ne rayonne plus depuis que le Conseil Général la cédée è  la mairie, il y a cinq années.
    Néanmoins, rien nindique pour le moment que celle-ci ne sera pas également réhabilitée pour la proposer è  des opérateurs téléphoniques, de même quil nest pas précisé non plus si sur le toit du nouvel immeuble discuté, il était prévu dy cultiver des citronniers pour une Amap audonienne.

    En tout 22 nouveaux logements (tout un symbole pour une gendarmerie) qui témoigneront dune « démarche è  pied» durable puisque bien entendu tous dépourvus de parking (mis è  part un emplacement pour handicapé).

    Tout le monde sait què  Saint-Ouen, les parkings ne simposent pas, dautant quil y a déjè  les trottoirs pour cet usage et quen plus ils finissent souvent par coè»ter très chers quand il faut les murer, comme par exemple è  la cité Soubise et Cipriani.
    Donc, gardons-nous de trop dépenser, pour privilégier la hauteur du bè¢ti sans se soucier de lintérêt dusage des sous-sols et du « point de vue » des riverains existants.

    Dailleurs pourquoi faire un parking pour 22 logements lorsquil existe déjè  une gare flambant neuve è  proximité, oè¹ stationnent des Velibs tous équipés dun panier fixé au guidon et très pratique pour faciliter les déménagements ou circuler en famille avec un enfant de moins de cinq kilos.

    En somme, une ville très soucieuse du bien être de ses habitants actuels et futurs considérant certainement quil y a trop de voitures, trop despaces verts è  Saint-Ouen mais pas assez de logements en France pour souhaiter parquer ces occupants de cette faè§on sur son territoire tout en négligeant leur qualité de vie.

    Car au demeurant si la solidarité se définit comme le sentiment de responsabilité et dintérêts communs au sein d’un groupe de personnes qui sont moralement obligées les unes par rapport aux autres.
    En quoi, la suppression des fenêtres, dun espace de verdure et déchanges¦ des uns en échange de fournir un toit è  dautres, est-elle réellement un geste solidaire ?

    Solitude des uns contre solidarité pour les autres, oè¹ est donc lintérêt commun avancé par la municipalité dans tout cela ?

    Au final, je constate que des anciens habitants pourtant très attachés è  leur quartier quils considéraient autrefois comme un véritable village et contribuaient è  faire vivre, partent au rythme de la fermeture des commerces et de la livraison des nouveaux ensembles immobiliers quand dautres seraient également prêts è  les suivre et laisser leurs places è  de nouveaux, car désespérés de voir leur ville sombrée ces dernières années dans un réel manque de perspective de bien-être.

    En tout cas, merci è  eux dêtre solidaires.

  5. *Rappel des engagements oubliés.

    91. Nous nous engageons è  rouvrir un lieu déchange et de partage dans le quartier Debain-Michelet. 2009/2010.

    27. Nous nous engageons è  optimiser le nombre, la qualité et le prix des places de parkings, en sassociant avec les bailleurs et les partenaires de la ville, pour le financement, la construction ou la transformation des parkings, ainsi que pour leur entretien, leur maintenance leur exploitation, leur mutualisation.

  6. Je crains qu’en matière d’antenne de téléphonie mobile, les habitants soient victimes d’eux-mêmes, en effet plus il y a d’abonnés sur un périmètre, et plus il faut d’antennes relais pour faire face è  leurs besoins..
    Pour “rassurer” Mme Le Sidaner, les antennes ne sont pas orienté vers quelques choses, elles diffusent dans toutes les directions les ondes, donc tous le monde est impactés !
    Ce qui m’interroge c’est plutôt, comment vivre avec la modernité tout en se protégeant d’ondes dont on ne connait pas (ou encore mal) les conséquences sur la santé…

  7. Bruno
    le problème avec les gens de la mairie, c’est qu’ils n’ont qu’un Leitmotiv: ” il faut construire des logements”. Idée louable mais è  condition de ne pas oublier que si l’on construit des logements, des gens vont y vivre et donc qu’il faut aussi penser aux écoles, aux crêches, espaces (verts) de jeux, animations (maisons) de quartier, parkings, commerces de proximité, rues oè¹ l’on peut circuler normalement, trottoir que les mamans peuvent emprunter en toute sécurité, etc.
    Or, lè , j’ai l’impression qu’ils nous “gavent” avec leurs logements mais qu’en fait, comme d’hab, ils ont déjè  tout prévu, tout planifié et vont juste organiser deux, trois réunions pour faire croire qu’ils nous écoutent mais encore une fois, tout est joué. Alors que faire? Abandonner la partie et les laisser défigurer notre ville, nos quartiers?
    Je crois qu’il faut agir, s’organiser (les audoniens) et leur faire comprendre que trop, c’est trop, on en a marre de leurs c…

  8. Construire des logements c’est bien. Pouvoir les habiter c’est mieux ! Or, eu égard aux prix des loyers, on se pose la question de savoir si toutes les familles pourront disposer d’un logement décent. Cela semble hypothétique quand on sait que tous les organismes sociaux du logement vont être privatisés !
    Il semble que tous les logements des immeubles érigés ces derniers temps soient destinés è  des catégories sociales qui n’ont rien de commun avec celles qui sont au bas de la pyramide. C’est le seul moyen, paraè®t-il, de mettre un terme è  la ghettoè¯sation des quartiers.
    Or on sait, ou on ne sait pas, que la formation de ghettos et de zones de non-droit sont le fruit de la misère et du mal-vivre qui caractèrisent certains secteurs des grandes villes.
    Il semble que l’on prend le problème è  l’envers. Si l’on veut mettre définitivement un terme è  ce qui précède, il est nécessaire de changer de cap et de prendre, è  cet effet, les mesures qui s’imposent et que tout le monde, enfin presque, connaè®t. Quant è  l’argent, ce n’est pas ce qui manque.
    Le « Canard» vient de publier des chiffres édifiants è  cet égard. Le 1% de « très hauts revenus franè§ais» a explosé. Et leurs revenus aussi. En un temps record, entre 2004 et 2007, le nombre de ceux qui empochent plus de 42.000 euros par mois a augmenté de 70%. Ils sont désormais 600.000. Et ceux qui étaient très riches sont devenus très très riches. Plus-values denfer, hausse des revenus du patrimoine .. ils nont même pas eu è  travailler plus : ils ont simplement empoché plus, jusquè  13 millions par an !
    Et on nous dit quil ny a plus dargent. La France, paraè®t-il, connaè®t un déficit record !
    Il faudrait quand même pas pousser mémère dans les orties ¦

  9. Construire des logements c’est bien. Pouvoir les habiter c’est mieux ! Or, eu égard aux prix des loyers, on se pose la question de savoir si toutes les familles pourront disposer d’un logement décent. Cela semble hypothétique quand on sait que tous les organismes sociaux du logement vont être privatisés !
    Il semble que tous les logements des immeubles érigés ces derniers temps soient destinés à des catégories sociales qui n’ont rien de commun avec celles qui sont au bas de la pyramide. C’est le seul moyen, paraît-il, de mettre un terme à la ghettoïsation des quartiers.
    Or on sait, ou on ne sait pas, que la formation de ghettos et de zones de non-droit sont le fruit de la misère et du mal-vivre qui caractèrisent certains secteurs des grandes villes.
    Il semble que l’on prend le problème à l’envers. Si l’on veut mettre définitivement un terme à ce qui précède, il est nécessaire de changer de cap et de prendre, à cet effet, les mesures qui s’imposent et que tout le monde, enfin presque, connaît. Quant à l’argent, ce n’est pas ce qui manque.
    Le « Canard» vient de publier des chiffres édifiants à cet égard. Le 1% de « très hauts revenus français» a explosé. Et leurs revenus aussi. En un temps record, entre 2004 et 2007, le nombre de ceux qui empochent plus de 42.000 euros par mois a augmenté de 70%. Ils sont désormais 600.000. Et ceux qui étaient très riches sont devenus très très riches. Plus-values d’enfer, hausse des revenus du patrimoine .. ils n’ont même pas eu à travailler plus : ils ont simplement empoché plus, jusqu’à 13 millions par an !
    Et on nous dit qu’il n’y a plus d’argent. La France, paraît-il, connaît un déficit record !
    Il faudrait quand même pas pousser mémère dans les orties …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *