Une usine à gaz coûteuse et peu performante.

Salle Barbara archi comble  ce mercredi 15 octobre pour cette première rencontre des « Dialogues pour Saint-Ouen » supposée ouvrir, à l’initiative de la municipalité fraîchement élue, une nouvelle ère démocratique pour notre ville.

Hôtesses d’accueil notant soigneusement les noms des arrivants,   écran géant avec interviews bien calibrés d’habitants ou de salariés, petite armée de fonctionnaires à l’écoute studieuse, un Maire en solo, sourire collé aux lèvres, devant son pupitre, des élus alignés en rangs d’oignons aux premiers rangs; un animateur professionnel, chauffeur de salle, tour à tour hâbleur et enjôleur à la pêche aux questions… Las, au-delà de la foule et du discours sur la démarche « inédite » s’impose très vite une impression de « déjà vu ».

Visiblement si on a mis les petits plats dans les grands pour cette nouvelle  initiative municipale, même agence de com. oblige, on reprend des formules coûteuses mais rodées du show politique. La « communication paillettes » prend une nouvelle fois le pas sur la concertation

Côté contenu c’est aussi un air connu depuis le précédent mandat. On surfe sur l’urbanisme et la ville « dynamique ». Thème favori du Maire : j’ai décidé d’appuyer sur le bouton « fin de l’immobilisme » et la ville s’est couverte de grues.  On lutte ardemment contre la spéculation et pour le logement social, les jeunes sont notre avenir… le discours mainte fois entendu est lisse et politiquement correct.

Une part un peu trop belle aux tout nouveaux audoniens, des allusions anecdotiques au passé, l’absence de référence aux engagements quotidien des associatifs (parents d’élèves, sportifs…) et à celui des militants syndicaux ou politiques locaux, donnent un sentiment confus de promotion du discours individuel au détriment de l’action collective. Le Maire parle d’ailleurs seule et à la première personne. L’équipe municipale est quasi invisible pour le public présent.  Tout un symbole.

Trop de monde, trop encadré, trop de mise en scène : après quelques prise de positions, des interventions convenues ou des critiques limitées, le débat s’étiole un peu en suppliques personnelles. Ca part un peu « en vrille » et dans toutes les directions, Mr Loyal (l’animateur) sonne la fin de la récréation. L’heure est avancée, les lampions s’éteignent on remballe le barnum. Le Maire déclare que les audoniens sont des gens « formidables » : on peut dormir sur nos deux oreilles.

Rendez-vous est donné dans les quartiers avec une série de réunions « décentralisées » d’ici fin novembre. Un calendrier qui ressemble plus à un plan de communication qu’à une construction pragmatique et sincère d’un autre rapport au citoyen.

Au final, on peine à comprendre le sens réel et l’intérêt de cette méga manifestation post électorale pour les citoyens de cette ville. Au sortir de la réunion c’est incontestablement le scepticisme qui domine. Pour beaucoup, ce « lancement d’une démarche participative » qualifiée modestement d’ « inédite » en dit déjà long sur la suite.

                                                                                                                                                       EPS

PS :  L’argent coule à flots.  En attendant de connaître le montant de la facture pour les 400 personnes contactées, les 80 interviews filmés, la vidéo et l’animation par les sociétés privées missionnées, signalons qu’un local serait mis à disposition (18 avenue Gabriel Péri pour cette démarche participative et qu’en plus des agents municipaux spécialement mobilisés pour les différentes manifestations, deux agents (de toute confiance) auraient été détachés de leurs services d’origine tandis  que deux “audoniens” seraient recrutés (à minima pour plusieurs mois) afin de constituer une sorte d’ “équipe de campagne”.

Lu sur le site internet de la ville : « Jacqueline Rouillon, le Maire de Saint-Ouen, et l’équipe municipale veulent initier ainsi un nouveau mode de relations avec les Audoniens, plus direct et plus réactif. Les Audoniens ont des idées sur le développement de leur ville et ils ont envie d’en parler. Ils l’ont dit devant les caméras de la société Eleb et Campana, une agence spécialisée en médiation missionnée par la municipalité pour aller à la rencontre d’un maximum d’Audoniens qui n’ont pas forcément l’habitude de prendre la parole. 400 personnes ont été contactées, près de 80 interviewées. Le film a été présenté le 15 octobre en ouverture de cette soirée »

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