et peut-être des accidents évités !
Un internaute averti et curieux nous a interpellé sur le fonctionnement de la municipalité et particulièrement sur le rôle du « Bureau municipal » à St-Ouen. Un vrai sujet qui mérite effectivement une certaine attention.
En règle générale dans les communes le Bureau municipal (“BM”) est l’instance politique constituée du Maire et de ses adjoints. Dans la plupart des villes, surtout de la taille de la nôtre en termes de population, ces élus se réunissent en général une fois par semaine. On y évoque des dossiers d'”actualité”, des “orientations” politiques sur de grands sujets, des délibérations importantes et/ou obligatoires à venir à et à voter au Conseil municipal.
Il n’y a pas de vote formel des élus dans cette instance mais des échanges plus ou moins consensuels et directs. Le (la) Direct(eur/trice) des services (DGS) y participe au côté du maire. Y participent également, autant que nécessaire, des techniciens de la ville en fonction des dossiers, et bien sûr, les conseillers municipaux directement concernés par un dossier relevant de leurs délégations[1]. C’est en résumé le mode de fonctionnement dans la plupart des communes importantes en France et notamment de celles qui nous entourent.
A priori c’était le cas depuis la Libération à St-Ouen et jusqu’à 2014 avec l’élection de W. Delannoy (UDI) qui s’est affranchi de cette instance. Un rendez-vous pourtant indispensable et opérationnel. Il permet, compte tenu des différentes sensibilités des adjoints, d’avoir une majorité en cohérence et des dossiers portés plus collectivement. Depuis, son élection en 2020, Karim Bouamrane (PS)[2] a poursuivi l’option autocratique prise par son prédécesseur en se passant de cette étape politique collective régulière. Il gouverne donc comme ce dernier… « en solo ».[3]
La résultante est donc une dérive anti-démocratique, désormais totale, avec un maire décidant seul de tout, s’appuyant sur son cabinet (politique), une petite garde rapprochée, des “redevables” et surtout une communication débridée sur son image personnelle.
La conséquence inévitable, malgré la dynamique propre de notre ville, c’est derrière le rideau de fumée médiatique des dossiers et des décisions mal maîtrisés, des élus de la “majorité” complètement hors- jeu[4], une première adjointe sans aucun pouvoir[5], une opposition phagocytée et fantomatique, des personnages un peu douteux dans l’appareil municipal, des promotions politiques extravagantes[6] et une concertation réelle avec la population déficiente voire inexistante.
Si toute l’architecture municipale est bâtie sur la carrière du maire, il demeure que dans ce contexte assez délétère un risque de “crash” n’est pas à exclure avant la fin du mandat.
A suivre…
Eric PEREIRA-SILVA
[1] Au-delà du 1er magistrat qui tranche, ce Bureau municipal est, de fait, « l’exécutif », puisque les adjoints ont une délégation de signature du maire.
[2] Karim Bouamrane aujourd’hui socialiste, hier communiste et demain officiellement macroniste ? Lui qui nous a révéler (sans rire) sur les réseaux sociaux qu’à 9 ans, il savait qu’il serait un jour maire (sic !).
[3] Pour donner le change K. Bouamrane, à sa guise organise de temps à autres des réunions de la majorité. Si on a bien compris, Conseillers et adjoints sont logés à la même enseigne : écouter le speech du maire et pas la ramener. Une sorte de « grande messe » sans vraiment d’échanges.
[4] Des conseillers municipaux avec des intitulés de délégations abscons, long comme le bras et inversement proportionnelle à leurs réels pouvoirs étant consignés, le plus souvent au rôle de potiches muets comme des carpes mais au côté du maire dans les réunions publiques.
[5] En l’absence du maire, absent ou empêché, c’est pourtant elle qui lui suppléerait pour prendre également le pilotage de la municipalité !
[6] Cf. les nominations au dernier Conseil municipal d’un Conseiller devenu maire adjoint et d’une conseillère vice-présidente de Plaine Commune