Centres de vacances : le temps des décisions ?

Réhabilitations et cessions au menu

Comme nos grands équipements sportifs vieillissants et ayant largement vécus leurs heures de gloire[1], notre exceptionnel patrimoine de vacances[2] est aujourd’hui sur la sellette.

Adaptation aux attentes du public, gestion, coûts de fonctionnement, entretien, gouvernance… après deux décennies d’atermoiements, de non-décisions, d’absence d’investissements décisifs, de transparence, ce fleuron de notre ville est devenu un dossier sensible voire une bombe à retardement.

La « nouvelle » équipe municipale, comptant plusieurs « vétérans » élus du Conseil municipal (dont le maire actuel)[3] ne découvre donc pas tout à fait le dossier et ses méandres, son poids financier, ni sa charge nostalgique[4]  dans une partie de la population.

Il reviendra cependant à la Majorité d’assumer l’héritage et de proposer des solutions satisfaisantes, réalistes et transparentes. Il conviendra aussi de rappeler les décisions prises dans d’autres villes concernant leur patrimoine de vacances.

On ne saurait trop recommander de se passer d’un pseudo Conseil municipal extraordinaire ou d’un déluge de communication au profit d’un travail de concertation et déjà, avec l’ensemble des élus et des acteurs locaux pertinents.

Autant dire que la vigilance s’impose !

Etat des lieux :

Sur les 10 centres de la ville, aujourd’hui :

– 5 seulement sont ouverts (ou réouverts) : Chaumontel, Montgenèvre, Oléron, St-Véran et St- Pair.

– 5 sont fermés (depuis 6 à 13 ans) : Chaudon, Clairvaux, Jullouville, Prémanon, Savines.

– 2 centres sont en bon état, 5 en état « moyen », 3 en mauvais état

– La capacité d’accueil globale était de plus de 1 000 lits, elle serait aujourd’hui d’environ 400 lits.

Valeur estimée du patrimoine

Selon les estimations des « Domaines », la valeur globale du patrimoine constitué par 10 centres de vacances serait en l’état actuel approcherait les 17 millions d’euros.

Coût estimé des travaux

Le montant global des travaux de réhabilitation de l’ensemble du patrimoine serait de l’ordre de 40 millions d’euros.

Pour l’heure, selon de très proches du dossier, un scenario déjà très abouti semble déjà dans les tuyaux.

Si on a bien compris la philosophie générale est de réhabiliter la moitié du patrimoine et de vendre l’autre moitié. Les dépenses de rénovation de 5 centres seraient financées par les recettes de ventes… des 5 autres. Simple !

Vendus, ou plus précisément affichés à la vente : Prémanon et Clairvaux dans le dans le Jura, Saint-Véran et Savines dans les Hautes Alpes, Jullouville dans la Manche. Valeur estimée autour de 8,8 Millions d’euros.

Réhabilités, moyennant environ 8 Millions d’euros de travaux, les centres de vacances de Chaumontel (Val d’Oise), Chaudon (Eure et Loir), Montgenèvre (hautes Alpes), Oléron (Charente Maritime), Saint-Pair (Manche).

La bonne nouvelle c’est évidemment qu’on ne vend pas complètement les « bijoux de famille » en conservant ces centres diversifiés et emblématiques.

Par contre, on peut légitimement s’interroger sur le réalisme des montants des cessions envisagées. En effet, pour vendre encore faut-il des clients !

Pour mémoire, au-delà de leurs vétustés, quelques handicaps concernant ces sites :

– Prémanon : un défaut d’enneigement de plus en plus problématique,

– Saint-Véran : un « immeuble » nécessitant une navette d’accès aux pistes,

– Clairvaux : un site hors normes et hors marché immobilier,

– Jullouville : un immeuble gigantesque[5] bloquant pour une opération immobilière.

Dure loi du marché : pour avoir des acheteurs, il faudra peut-être accepter des montants moins élevés… sans brader. Pas facile !

Enfin, cette « nouvelle » politique de vacances devrait être complétée par la mise en place de partenariats avec des associations diverses, l’accueil de « colonies apprenantes », l’aide au départ (chèques vacances ANCV), une grille tarifaire maintenue, la « mutualisation avec d’autres villes ». Des orientations positives mais rien de bien nouveau.

Eric PEREIRA-SILVA

 

[1] Nos grands équipements sportifs tels le stade Bauer, la patinoire ou l’île des Vannes dont on connaît aujourd’hui les « solutions » trouvées, respectivement :cession au privé, changement d’affectation et privatisation partielle.

[2] Un patrimoine hors du commun qui fut sans doute un des plus remarquable de France surtout pour une ville de cette taille.

[3] Karim Bouamrane, conseiller puis adjoint au maire et enfin maire, élu pour la première fois en 1995 affiche 21 ans au compteur. Une longévité égale à celle de la discrète mais insubmersible Nadya Soltani. Cette dernière proche de Jacqueline Rouillon ayant même été Adjointe au maire… aux vacances !

[4] « Nos jolies colonies de vacances » d’antan vivent encore dans les souvenirs d’enfance de beaucoup d’audonien(ne)s qui ne les ont pour la plupart jamais revues ;

[5] Le site a accueilli notamment dans son petit château à l’entrée le QG d’Eisenhower lors du débarquement des alliés

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1 réflexion sur « Centres de vacances : le temps des décisions ? »

  1. S’il n’y en avait qu’un qu’il fallait sauver c’était Savine.
    Mais c’est comme partout on laisse pourrir les situations et après on se plaint que ce n’est plus possible .
    C’est d’une tristesse…

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