Un bilan globalement positif !?

Délicat parfum de campagne électorale 2026 avec l’exposition et la pseudo « consultation » « Saint-Ouen 2030 ». Dominique GARCIA, précise ici cette pure opération de propagande assez douteuse et par
Suite à « l’Exposition Saint-Ouen 2030 » qui s’est tenue salle Barbara, les résultats de la consultation « citoyenne » engagée de concert ont été présentés lors du Conseil Municipal du 7 avril.
Comme d’habitude les élus de l’opposition n’avaient eu aucun document en amont et ont donc découvert comme le public présent, l’analyse qu’en a fait le directeur délégué de l’institut Harris Interactive. Pour une information qui semble si importante à diffuser, restreindre les réactions et analyses que peuvent en faire les oppositions, me semble problématique une fois de plus !
Antoine Danis, élu de l’opposition A Gauche, a rappelé très justement, après l’exposé de Monsieur Lévy que la méthodologie statistique utilisée posait question puisque les 3600 réponses[1] étant volontaires n’étaient pas un échantillon représentatif de la population audonienne...[2]
Le questionnaire s’organise en 4 parties : des questions que j’appelle bilan de mandat, d’autres concernant des projets à venir, quelques questions sur la prise d’informations des personnes consultées et 10 questions d’ordre privé.
Sans être étonnée, les 3 premières questions sur la satisfaction de vivre à SO, le sentiment d’une ville plus agréable et l’action de la municipalité ont reçu des réponses très positives (86%, 68% et 76 %). Saint-Ouen a beaucoup changé sous l’action de la mandature précédente qui en arrêtant la construction de logements sociaux et en misant sur la seule accession à la propriété, a permis à des parisiens entre autres, en manque de surface pour cause financière, de s’installer dans notre ville et d’apporter une augmentation de population plus aisée.
Il s’en est suivi un renouvellement des commerces et des projets sur l’espace public (voirie, pistes cyclables, végétalisation) qui ont bien sûr amélioré la perception de la ville même si le bien-fondé et l’esthétisme des projets peuvent être critiquables. Pourtant le logement social est insuffisant même s’il permet à des milliers de foyers d’habiter à un prix décent dans les métropoles notamment. Si la municipalité actuelle annonce la construction de 500 logements sociaux[3], elle a géré bien légèrement la SEMISO qui se doit d’accompagner sérieusement la rénovation et la gestion des 6 500 logements sociaux de notre commune. Elle est aussi avare d’informations quant à l’organisation du dispositif ANRU en cours.
S’ensuivent 2 questions sur les prérogatives municipales de politique publique par thématique. La vie associative, les activités culturelles et les loisirs sont les plus plébiscités avec 77% devant les activités sportives 68 %. Effectivement à SO, ces activités sont nombreuses et diverses. Si les institutionnels accompagnent ces associations financièrement (subventions, locaux), rappelons que le tissu associatif est une marque de fabrique française qui fonctionne essentiellement grâce au temps donné par de nombreux bénévoles. Les audoniens, comme d’autres, ont depuis longtemps investi les associations dans des valeurs de partage et de solidarité, et cela ne date pas de 2020.
Pour les 2 slides (pages 9 et 10)[4] proposées par Harris Interactive, il aurait été intéressant de produire les mêmes schémas en mettant en avant l’insatisfaction en rouge puisque c’est bien d’avenir politique dont on veut parler et donc ce qui doit être amélioré. La perception qu’on aurait si la partie rouge de l’insatisfaction apparaissait à gauche du schéma serait tout autre. Seraient apparus :
- 58 % d’insatisfaits pour la circulation et le stationnement
- 53 % pour la propreté des rues
- 43 % pour la végétalisation et les espaces verts
- 39 % pour la sécurité des biens et des personnes
- 34 % pour la réhabilitation de logements sociaux
Ces secteurs énoncés comme insatisfaisants sont d’ailleurs très proches des priorités que les sondés souhaitent voir traitées à l’avenir. Si on souhaite s’appuyer sur les besoins des habitants, cela pourrait être le plan du prochain programme municipal. Mais je ne perds pas de vue que ces résultats émanent à priori de 7 % de la population, ce qui n’est pas vraiment la participation massive annoncée par J-D.Lévy !
Concernant les projets en cours de réalisation, les mieux identifiés par les habitants qui ont répondu, sont ceux initiés avant 2020 [5] ce qui laisse à penser que la communication sur les projets récents a été insuffisante, pourtant le budget dédié à la communication n’a jamais été aussi élevé….
Pour ce qui est des projets en devenir : les espaces verts, la rénovation des marchés, des logements sociaux et des écoles, l’aménagement des bords de Seine, plus de 80 % des sondés y sont favorables, cela est hautement prévisible puisqu’il s’agit d’améliorer le cadre de vie et le quotidien des habitants ! Idem pour les 3 mesures d’offre de santé et de soins qui recueillent plus de 90% de réponses favorables. Reste à savoir comment et avec quelle planification budgétaire ?
Je remarque que certains projets annoncés avec tambours et trompettes ou nuisances quotidiennes n’ont fait l’objet d’aucune question dans cette consultation. Pourtant l’avenir du Red Star ou du Marché aux Puces, le nouveau conservatoire, la Tony Parker Academy, la démocratie locale[6], les points de deal sont autant de sujets qui devraient dû faire l’objet d’un débat citoyen[7]. Car s’il y a de belles réussites dans cette mandature, elles sont le fruit du partage et de l’accompagnement municipal mais surtout de l’investissement de personnes déterminées[8] qui ont fait avancer des dossiers[9].
Mais nous savons depuis 5 ans que le fonctionnement municipal s’appuie sur le contentement, les ondes positives, la brillance, les éléments de langage et surtout l’appropriation de tout ce qui fonctionne le mieux mais sans toujours nommer les initiateurs.
Pour conclure, une exposition, une consultation, une analyse Harris Interactive, des visites guidées, un supplément de 50 pages pour informer subjectivement et préparer la prochaine campagne des municipales ! A quand la statue de l’EXPO 2030 ?
Dominique GARCIA
[1] 1728 réponses papier, 1778 réponses par voie numérique et plus de 100 collectées oralement pour les personnes éloignées de l’écrit.
[2] Les réponses ont été retournées sous anonymat mais on nous demandait tout de même de laisser une adresse mail pour le retour des résultats et aussi : « Autorisez-vous Harris interactive à communiquer votre adresse mail à la Direction de la communication, de la relation aux citoyens et des Partenariats de la mairie de Saint-Ouen pour qu’elle puisse vous communiquer les résultats de l’enquête ». Deux questions pour la même demande…Enfin, j’ai eu en ma possession 3 questionnaires, j’aurais donc pu faire 3 retours….
[3] On aimerait en savoir plus sur ces nouveaux logements et leur qualité environnementale.
[4] https://www.saint-ouen.fr/fileadmin/user_upload/Pre__sentation_Toluna_Harris_-_Consultation_Saint-Ouen_2030__Ville_de_Saint-Ouen__-_Pre__sentation_aux_habitants.pdf
[5] Slide 14 : Rénovation du stade Bauer, Aménagement de la place de la République, construction de 6 nouvelles écoles, rénovation urbaine des quartiers ANRU et plus loin le campus hospitalo-universitaire.
[6] au-delà des conseils de quartier qui sont assez décevants : voter pour une boîte à livres ou être informé sur le projet de la rénovation du Marché Ottino…
[7] Autre que numérique, avec réunions de présentation, interventions d’experts, ateliers citoyens
[8] Dont quelques élus pas toujours remerciés
[9] Éradication des points de deal Michelet et Place du 8 mai, animations régulières sur la ville, relance des jardins de l’impasse Juif et le jardin Guinot, accueil Petite Enfance…
Bidon et encore bidon !!
L’éradiction du point de deal de la place du 8 mai 1945 est à mettre au crédit de l’association Joli mai et de riverains et absolument pas du maire et de sa majorité.
Pourquoi cette exposition et ce sondage maintenant. Simplement parce qu’à partir du 1er septembre 2025, la communication institutionnelle (celle de la commune et de l’intercommunalité, notamment) et celle des candidats seront soumises aux restrictions prévues par le code électoral (art. L. 52-1).
https://mairesdefrance.com/municipales-2026-tout-savoir-sur-regles-communication-financement-campagne-article-28395-0
En effet, celui-ci interdit les campagnes de promotion publicitaire des réalisations ou de la gestion de la collectivité par les collectivités intéressées par le scrutin.