… fin du bal ?
Citoyen avisé et exigeant, Philippe Mayer attire notre attention sur les zones d’ombres des finances locales de la ville de Saint-Ouen.
« Une fois n’est pas coutume parlons gros sous. C’est un peu rébarbatif comme sujet mais au final, comme c’est nous qui payons à la fin, il est toujours intéressant de se pencher sur la question. Et comme les éléments budgétaires transmis par la majorité municipale ne sont pas toujours très clairs, il est important de s’y attarder.
Même si j’en conviens c’est beaucoup moins fun qu’une virée dans le Village olympique ou à une épreuve de 4×100 mètres 4 nages.
Aujourd’hui intéressons-nous aux dépenses de personnel de notre ville. Quand on observe les comptes on peut voir que le volume financier relatif aux paies des agent·es de la collectivité est passé de 57 879 690 euros en 2020 à 66 568 088 euros en 2023 (chapitre 012 des différents comptes administratifs, vous pouvez vérifier). Soit une coquette augmentation de 15%.
En soi ce n’est pas une infamie. Les dépenses de personnel c’est du service aux habitants, des agent·es dans les crèches, des médecins dans les CMS, les animateurs et animatrices pour les enfants, des ATSEM, des agent·es d’entretien,… Bref les dépenses de personnel c’est avant tout du service public.
Il faut tout de même reconnaitre que 15% de hausse en 3 ans on n’y est pas allé de main morte quand même, mais bon, gageons que cet argent est bien utilisé.
En revanche ce qui surprend un peu c’est qu’en 2024 « seuls » 66 356 174 € ont été budgétés soit une baisse du budget d’environ 200 000 €.
Sachant que chaque année le budget Ressources humaines (RH) évolue peu ou prou de 2% compte tenu de ce que l’on appelle le glissement vieillesse technicité (en gros les évolutions de carrière des agents), cela signifie que le budget est en fait amputé de 1 500 000 euros si l’on raisonne à effectif constant.
Alors là ça commence à piquer car cette somme de 1 500 000 euros correspond peu ou prou à une quarantaine de postes. Et c’est là que nous serions intéressés de savoir dans quelles directions, dans quels services vont être supprimés (ou non remplacés) ces postes.
Quelles missions vont être abandonnées et quels services publics vont être amputés par ces non-remplacements ? Y’a-t-il des transferts de personnels au Territoire d’envisagé ? Bref comment expliquer un tel coup de frein dans les dépenses de personnel ?
Bien évidemment nous n’aurons aucune réponse, l’opposition n’en obtient quasiment jamais et nous habitants sommes justes bons à applaudir sous les hourras de la foule l’excellence nationale et internationale audonnienne pour toute une génération (blablabla).
Mais avec le resserrement de l’épargne liée à l’atonie de nos recettes et l’évolution importante des dépenses tout cela sent la fin de la bamboche. Les premiers à en pâtir seront surement les effectifs municipaux. D’ailleurs il est un signe qui ne trompe pas : le nombre de postes vacants dans les services. C’est pas moi qui le dit tout est ici :
https://mairiesaintouensurseine.flatchr.io/…/mairiesai…/
Autant de postes vacants c’est pas jojo pour la mise en œuvre des politiques publiques, par contre, il est sûr que ça arrange grandement les finances de la ville. Peut-être est-ce là-dessus que comptent nos élu·es pour maintenir la tête budgétaire hors de l’eau et nous éviter de boire la tasse.
… la suite au prochain épisode !”
PM
Tiens, c’est curieux il semblerait, quand l’OPHLM a été dissous et absorbé par la Semiso , q’une quarantaine de postes supprimés ont été transférés à ladite société d’économie mixte. Une partie de ce personnel aurait-il pu ensuite et pour partie rejoint… la ville de St-Ouen dans un billard à trois bandes ? L’élu au personnel pourrait peut être nous éclairer ?
Une analyse précise et argumentée du toujours très pertinent et très informé Philippe Meyer.