Législatives : interrogations et suggestions

Législatives : Interrogations et suggestions

La campagne pour les élections législatives des 12 et 19 juin est désormais ouverte. Nous reviendrons autant que possible sur les 15 candidats dans notre circonscription, leurs programmes, les alliances et le positionnement des élus de Gauche au Conseil municipal…

Le Député sortant Eric Coquerel, en pole position, a d’ores et déjà commencer à diffuser un quatre pages avec son action à l’Assemblée et dans la circonscription, son programme national de rupture sociale et écologique avec la collection de logos de ses soutiens.

Dominique Garcia, ouvre le bal concernant Eric Coquerel, elle nous livre ici des questions et propositions.

« Crève-cœur que cette élection qui si elle a enfin permis un rassemblement à Gauche de toutes ses sensibilités, ne se contente que d’un arrangement électoral loin du travail commun de consensus autour d’un programme qui pouvait garantir une réussite sur la durée.

Le tract d’Eric Coquerel, député FI et aujourd’hui, représentant la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale, est clair sur le sujet :

« avec Jean-Luc Mélenchon, nous appliquerons la plus grande partie du programme l’Avenir en commun… ». Ceux comme moi qui ont eu quelques raisons de ne pas avoir voté pour lui au premier tour car c’est la pluralité démocratique, se retrouvent confrontés à un dilemme. M’enfin nos valeurs de gauche doivent surpassées nos interrogations !

Concernant celui qui « …s’engage à être un député engagé et proche de nos préoccupations…» cela risque d’être compliqué car nous n’avons pas tous, les mêmes et il faut parler à tous[1].

Après avoir lu attentivement son bilan de mandat, et pris en compte son travail à l’Assemblée nationale, je souhaite lui adresser quelques questions et remarques :

– Pourquoi ne pas avoir réellement débattu avec les habitants dans leur diversité de ce mandat ?

– Quelles collaborations a-t-il pu développer avec les élus locaux de la circonscription et sur quels dossiers ?

–  Je suis en accord avec les deux propositions de lois déposées (légalisation du cannabis et récépissé de contrôle d’identité), mais il est impossible de les voir votées actuellement alors pourquoi ne pas tenter une négociation avec les maires de la circonscription d’expérimentations pour appuyer des réponses législatives qui pourraient effectivement améliorer la vie de nombreux séquanodyonisiens ?

–  Sans conteste, notre député a été présent sur la circonscription pour différentes luttes et différents soutiens ; quels sont celles ou ceux qui ont abouti et qui donc concrètement ont amélioré la vie de ceux qui les portaient ? Car être contre, soutenir, être en faveur, interpeler, s’opposer, est une forme d’engagement mais reste insuffisant. Disons plus familièrement que cela ne mange pas de pain. Pour ma part, j’ai été investie depuis 2016 sur le dossier du projet de l’hôpital Grand Paris Nord et je n’ai pas trouvé que son soutien ait été un apport déterminant dans la lutte engagée auprès des collectifs citoyens alors que ce dossier local et national aurait pu être une de ses priorités au vu des conséquences que ce projet aura sur le quotidien des riverains et habitants.  Ajoutons aussi sa grande discrétion sur la gigantesque opération immobilière « Village des Rosiers » au cœur des Puces et ses conséquences sur ce pôle touristique majeur du territoire[2].

Si Éric Coquerel est réélu, je lui soumets quelques propositions qu’un groupe d’audoniens avait formulé en 2017 dont certaines contribueraient à un engagement plus massif des citoyens. Car dans son tract, aucune proposition en direction de sa circonscription n’apparait :

  • Expliciter les enjeux des lois nationales votées au parlement et sa position lors de son vote à une loi.
  • Rendre compte de son action (passée et à venir) au parlement régulièrement sous diverses formes : newsletter, blog ou site, courrier, réunion (par ville ou sur la circonscription).
  • Créer un conseil de circonscription avec des représentants de chaque commune pour élaborer des propositions de lois et participer à un MOOC[3] (cours gratuit en ligne) pour “permettre aux citoyens de participer au débat et à la prise de décisions”.

Dominique GARCIA

[1] Entre l’audonien confronté aux trafics en bas de son immeuble et celui dont l’environnement est assez paisible ; entre l’audonienne dont les revenus ne dépassent pas 1 300 euros par mois et celle qui gravite autour de 4 000 ; entre celui qui prend la ligne 13 chaque matin à 6h et celui qui prend la 14 à 9 h ; entre celle qui a voté M. Le Pen et celle qui a voté JL. Mélenchon….oui, difficile de représenter une telle diversité (et la radicalité).

[2] « Village des Rosiers » : une opération initiée par W. Delannoy et les amis de M. Balkany avec 500 logements 100% privés et des prix au m2 flirtant les 8 à 10 000 € et des parkings en surnombre incitant à l’afflux de véhicules. En perspective : la congestion des axes Rosiers et Michelet déjà saturés.

[3] Le MOOC (Massive Open online Course) est un nouveau format pédagogique qui consiste à mettre en libre accès des formations en ligne.

 

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2 réflexions sur « Législatives : interrogations et suggestions »

  1. Pourquoi me semble-t-il, un arrangement électoral avec la FI était indispensable au PS et à EELV après leur défaite des présidentielles ainsi qu’un rassemblement de dernière minute pour tous ?!
    Si je ne remets pas en cause les valeurs portées par leurs candidats au sein de la NUPES, il faut savoir que la réalisation de bons scores permet l’obtention de sommes d’argent importantes pour assurer les 5 années à venir des formations politiques.
    Le score de leur candidat ayant été inférieur à 5% et donc aucun remboursement de frais liés à la campagne présidentielle versé, il y a nécessité pour leur survie de faire élire le plus grand nombre possible de candidats aux législatives pour recevoir de l’Etat 37 000 euros chaque année par candidat élu et 1,60 euro par voix obtenue annuellement à la condition d’avoir eu 1% des suffrages exprimés dans au moins 50 circonscriptions.
    Peu de personnes politiques l’ont exprimé mais c’est une réalité à prendre en compte et cela vaut donc la peine de s’y essayer….

  2. “notre circonscription”

    En France une circonscription correspond à peu prés à 150000 habitants.

    D’après l’INSEE, il y a 142469 habitants dans la première circonscription de Seine-Saint-Denis.

    Cf la population municipale légale des circonscriptions au 1er janvier 2019.
    (fichier population-circonscriptions-legislatives-2019.xlsx sur le site internet de l’INSEE).

    Le 11 avril 2022, un mois avant les élections législatives, 67235 habitants de notre circonscription étaient inscrits sur les listes électorales.

    Le ratio entre le nombre d’habitants et d’électeurs s’élève donc à 46,7%

    46,7% constitue le onzième ratio le plus faible de France (sur 577 circonscriptions).

    La voix d’un électeur de la première circonscription de Seine-Saint-Denis vaut deux fois plus (1 voix pour 67235 inscrits, ratio de 38,6 %) que celle d’un électeur de la 8ème circonscription de Gironde (1 voix pour 119801 inscrits, ratio de 86,6 %), alors que les deux circonscriptions, qui élisent 1 député chacune, comptent sensiblement le même nombre d’habitants, soit 142469 pour la première, contre 137888 pour la seconde.

    Éric Coquerel n’a besoin que de 67235 inscrits et 17456 suffrages pour être élu, alors que Sophie Panonacle a besoin de 119801 inscrits et 31442 voix.

    Cela pose un sérieux problème démocratique.

    On ne peut pas continuer, avec une telle distorsion dans le découpage électoral.

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