100 patates !

H-i-s-t-o-r-i-q-u-e (ou presque)

Déluge de communication triomphale concernant le financement par l’Etat via l’Agence Nationale de la Rénovation Urbaine (ANRU) d’un tiers du montant de la rénovation des cités du Vieux St-Ouen et de Cordon-Monet. Une fois encore Karim Bouamrane ne se lasse pas de se tresser des lauriers à sa propre gloire seconder par son fidèle écuyer Adel Ziane (adjoint à l’aménagement).

Un show personnel assez pénible pour un dossier de cette importance qui implique différents acteurs institutionnels et de » nombreux élus, techniciens, associatifs, habitants. Même si cette somme est importante pour cette vaste opération tant attendue, on peut néanmoins formuler plusieurs remarques :

– C’est l’étiage minimum, puisque la Ville de St-Ouen demandait beaucoup plus, comme le maire l’indiquait en substance dans une réunion publique récente : en dessous de 100 millions on arrête, mais entre nous si on est bon on les obtiendra. Donc une victoire surtout de la communication.

– Cette somme n’a rien d’exceptionnelle au regard d’autres projets comparables dans d’autres villes. Un montant a priori pas négociable à la hausse quelques soient les aléas même à moyen terme. Un peu de prudence s’impose donc.

– L’aspect « historique » et inédit est à relativiser dans la mesure où la Ville de Saint-Ouen fut longtemps non éligible aux mannes de l’ANRU compte tenu de sa richesse fiscale d’alors. Une donnée que ne peut ignorer le maire qui fut élu de la majorité pendant trois mandats (1995-2014).

– Les équipes municipales précédentes, dont celle de Gauche à laquelle participait l’actuel maire, ont ouvert ce dossier, lancer des études et engager la démarche institutionnelle. « Il n’est pas de sauveur suprême » !

– Le relogement systématique à proximité et/ou dans la ville avec le même « reste à charge » est un des principes de l’ANRU que tout le monde partage ici ou ailleurs. Dans la réalité, l’ampleur et la complexité des relogements ou les situations individuelles rendent l’exercice difficile.

Pour conclure, nous ne saurions trop conseiller à Karim Bouamrane de nous épargner ses grands moulinets avec les bras, la réécriture de l’histoire et les discours permanents à sa propre gloire.

A suivre…

EPS

 

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10 réflexions sur « 100 patates ! »

  1. Les collectivités territoriales n’ont pas le droit d’embaucher avec l’argent reçu de l’ANRU.

    Depuis vingt-cinq ans l’État s’est retiré de l’assistance aux collectivités territoriales. L’État force les collectivités territoriales à recourir aux consultants.

    Sur les cent millions d’euros prévus pour la rénovation des cités du Vieux-Saint-Ouen et de Cordon-Monet, combien iront dans les caisses des cabinets de consultants ?

  2. Le 16 juin 2023 l’État s’est engagé à donner 14,4 milliards d’euros à la société ACTION LOGEMENT SERVICES sur la période 2023-2027. Il s’agit d’une convention signée le 16/06 à matignon entre l’État et la société par actions simplifiée unipersonnelle ACTION LOGEMENT SERVICES.

    La sasu ACTION LOGEMENT SERVICES s’engage à subventionner l’ANRU à hauteur de 4,8 milliards d’euros dont un milliard pour “Action Cœur de Ville”.

    L’ANRU est un epic créé le 1er août 2003 par une loi d’orientation et de programmation pour la ville.

    De 2003 à 2023 l’ANRU a détruit des dizaines de milliers de logements dans les villes françaises.

    Malgré ces rénovations, les points de deal sont restés. Les populations des quartiers rénovés sont restées les otages des trafiquants de stupéfiants.

    À quoi ont servi les milliards d’euros dépensés par l’ANRU depuis vingt ans ? à rien.

    À Saint-Ouen l’ANRU dépensera cent millions d’euros pour rénover les deux quartiers Cordon-Monet-Taupin et Vieux-Saint-Ouen d’ici à 2030. Pour quelle efficacité ?

    En 2030 la population des quartiers Vieux et Cordon restera toujours prisonnière des trafiquants. Les points de deal fonctionneront aux mêmes endroits avec la même intensité.

    Cent millions d’euros d’argent public pour rien.

    • @ Joseph
      Que suggérait Mme Rouillon vous qui figuriez sur sa liste aux dernières municipales ? Et vous personnellement ? Et les camarades de LFI ?

      • Relisez le programme du mouvement audonien et vous aurez votre réponse.

        En ce qui me concerne je suis contre l’ANRU dans la mesure où cela ne changera rien fondamentalement et cela n’est pas approuvé par les personnes concernés. En outre “A Gauche” s’est vanté d’avoir évité certaines destructions. Pourquoi ? Un ANRU à géométrie variable.

        En ce qui concerne la FI à vous de voir avec eux.

      • Je vous invite à contacter M. VEMCLEF dont vous êtes un fervent supporter et lui demander lui qui a été en 2014, le directeur de campagne de Mme ROUILLON et qui l’a accueillie (non sans difficultés) sur sa liste en 2020, ce qu’elle suggérait à propos de l’ANRU.

  3. À un an des Jeux Olympiques d’été 2024, les trafiquants de stupéfiants contrôlent les 4,31km2 de la ville de Saint-Ouen. Les dealers administrent la ville.

    Aux États-Unis d’Amérique, la ville de New-York a démontré avec son maire de 1994 à 2001 Rudolph Giulani, qu’il était possible de se débarrasser du trafic de drogue, avec une forte volonté politique des élus locaux.

    • Et sans que l’appareil d’Etat central ne fasse quelque chose ?! Vous pensez sérieusement qu’en France cela relève seulement des elus locaux ?!

  4. Avant Rudoloh Guliani, il y avait un démocrate Dave Dinkins, un incapable, maire de New-York de 1989 à 1994. Deux mille meurtres en 1990 lié au trafic de stupéfiants. Central Park était un coupe-gorge. Les new-yorkais étaient terrifiés à l’idée de prendre le métro.

    Rudolph Guluani a appliqué la tolérance zéro. Des criminologues ont en effet démontré que, dans un immeuble, si une vitre est brisée, sans être réparée, alors toutes les autres vitres seront brisées. Pendant sept ans, Rudoloh Guliani a reprimé toutes les infractions même mineures. Ses premières cibles sont les laveurs de pare-brises qui, agglutinés près des ponts et des tunnels, demandent rétribution de façon plus ou moins agressive.

    Rudolph Guliani a utilisé toutes les astuces juridiques possibles pour faire convoquer au tribunal les auteurs d’incivilités. Exemple, des agents déguisés en clochards interpellent les pickpockets en flagrant délit.

    Rudolph a obtenu les autorisations juridiques pour systématiser les contrôles. Chaque interpellation d’un individu est suivie d’une fouille.

    Le maire recrute un super cop William Bratton et le nomme chef du NYPD.

    Rudolph Guliani utilise de gros moyens informatiques pour faire des comparaisons de statistiques de délinquance dans chaque quartier de New-York.

    Plutôt que de dépenser de l’énergie contre le grand banditisme, Rudolph Guliani demande à la police new-yorkaise de se concentrer sur la petite délinquance.

    Résultat la petite criminalité est en nette baisse, les dealers fuient South Bronx et East Brooklyn. En six ans la criminalité baisse de 57%. Les new-yorkais peuvent se promener sans crainte dans Manhattan.

    Ces résultats ont été obtenus sans l’aide de l’État fédéral américain, ni d’aide du FBI.

    Voilà les méthodes qu’il faut utiliser à Saint-Ouen, appliquer la tolérance zéro, et se concentrer sur la petite criminalité. Nul besoin d’aide de l’État pour cela.

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