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Certains se sont émus de notre dernier article, partisan mais critique concernant des ralliés de la dernière heure à la liste que nous soutenons. Nous ferions ainsi « le jeu de l’adversaire ». Comprendre de la Droite et pire… des Socialistes. Nous voilà donc amenés, au moins pour finir cette séquence[1], à parler de Karim Bouamrane (PS). En essayant de mettre en exergue quelques-uns des menus « défauts » de ce dynamique quadragénaire revenant chasser sur nos terres avec ses amis de la liste « Réinventons Saint-Ouen ».
Des « défauts » ? Pas facile car, comme pour d’autres, la liste est longue ! Sans compter que nous ne l’avons pas trop vu à Saint-Ouen depuis ses dernières années.[2] Ainsi, nous avons dû nous contenter de ses passages télé dans ses « hautes fonctions » nationales au PS. Puisqu’il a fait de sa propre personne la condition première du rassemblement de la Gauche, il s’impose de parler d’abord de « lui ».
ll nous revient donc, toujours aussi fringant et déterminé, pour conquérir avant toute chose le poste de Maire. Son objectif depuis de longues années après son exfiltration du groupe des élus communistes (avec la bénédiction de notre ancien Député Bruno Le Roux)[3] puis sa conquête rapide de la présidence du groupe socialiste au conseil municipal[4]. Ce transfuge, malgré une campagne à l’ « américaine », échouera toutefois à devancer au 1er tour des municipales, dans une primaire inédite, son ex camarade Jacqueline Rouillon (31,5%). Avec la présence de celle-ci encore aujourd’hui dans la « course », une sorte de revanche politique et personnelle.
Pour mémoire, il refusera la fusion au 2ème tour avec le PCF considéré comme trop gourmand [5]. Non pas pour se maintenir mais pour au final retirer sa liste malgré un score de 27 %. Le 2ème tour de 2014 sera ainsi transformé en un périlleux référendum pour ou contre la maire sortante. Un choix mortifère dans une ville clairement à Gauche[6]. Un cas rare en France pour une ville de cette importance. Plus qu’une erreur tactique, une faute politique qui ouvrira les portes de la mairie à William Delannoy[7]. Un choix qui a laissé de profondes cicatrices.
En dehors de symboliser la défaite de la Gauche, comme son ancienne adversaire, le premier problème c’est que, comme elle, il incarne surtout le non renouvellement de la vie politique. Elu de 1995 à 2014 soit déjà pendant près de 20 ans ! Sans avoir laissé un souvenir impérissable dans la majorité ou depuis 6 ans dans une opposition lointaine.
Passé du PCF au PS, il a la foi des nouveaux convertis et passe pour avoir des convictions changeantes ou très floues. En premier lieu, bien entendu, auprès de ceux qui le connaissent le mieux : les communistes et ses (ex) camarades socialistes de Saint-Ouen[8].
Sourire jusqu’aux oreilles, sa grande force c’est sa « plasticité » : toujours « 110% d’accord » avec ses interlocuteurs, s’enquérant de la « famille », offrant des ralliements promotionnels[9], promettant toujours de faire le « maximum » pour vous, flatteur impénitent… C’est un bon commercial et en réalité, à 47 ans, déjà un vieux routier de la politique. « Directeur Général »[10] de son état c’est effectivement le boss qui n’aime pas trop qu’on lui fasse de l’ombre. Avec parfois la tentation de montrer ses biceps[11].
Issu de la « diversité » et de la cité Cordon dont il se réclame (à bon droit), il est aujourd’hui cadre supérieur et une « personnalité » politique. Autant dire qu’il « ratisse large électoralement » des plus modestes aux couches moyennes supérieures. Cerise sur le gâteau, il s’est débrouillé pour être « labellisé » vert[12] ce qui en dit long sur son talent. De quoi rire jaune pour beaucoup d’écolos.[13]
Ainsi de manière très significative il a fait disparaître le « rose » de son emblème électoral au profit du vert et rouge[14] et met en avant de manière ostentatoire « sa » candidate EE-LV avec son logo sous le bras. D’une galanterie sans pareille, il présente même sa liste en citant en tout premier EE-LV et en terminant avec modestie par le PS (!)[15]
Un peu comme tout le monde, côté programme c’est open bar et green washing pour employer des anglicismes comme notre candidat. Avec pas moins de 138 propositions[16] on promet tout à tout le monde de manière plus ou moins convaincante avec une démocratie locale inédite[17] et dans un délai dépassant allègrement la mandature des six ans. Il va sans dire : l’argent coule à flot !
Concernant la liste, ce « rassemblement audonien et citoyen est soutenu dans l’ordre par EE-LV, le PS, le PRG, Génération écologie. Le temps nous faisant défaut et les candidats n’indiquant pas leur appartenance politique (pour une raison qui nous échappe), nous avons néanmoins identifié sur le trombinoscope dans l’ordre :
– 9 socialistes : K; Bouamrane (1), A. Ziane (3), H. Claude (6), S. Zohnghero (7), E. Sghaïer (18), L. Aris (3), Berchiche,(34), D. Amiri (41), M. Benamara (45) (dont 2 ex élus les n°1-45),
– 6 EE-LV : D. Defairri-Saissac (2), S. Decanton (12), D. Naïch (11), C. Ernould (15), H. Puech (24)
– 3 Génération.s : JF. Clerc (9), P. Manon (33), C. Rey-Gorez (38)[18]
– 2 Génération Ecologie : E. Romaniello (14) J. Caro (25),
– 2 ex PCF : N. Soltani (26)[20] Nathalie July (36) (
-1 ex PS et ex EE-LV M. Coadic (n°28)[19],
En résumé, une liste “citoyenne et écologiste” mais assez “socialiste” , le tout avec une bonne part d'”encartés” [21]
Pour les « soutiens », avouons-le, la subtile différence entre Le Parti Radical de Gauche (PRG) et les Radicaux de Gauche (soutenant la liste « A Gauche ! ») nous échappe un peu. Nous invitons l’adhérent ou militant local , s’il existe, à se faire connaître
Evidemment, il ne faut pas insulter l’avenir. Après le grand transvasement national des élites socialiste dans la macronie notre Karim Bouamrane et ses amis font presque figure de résistants à l’ordre établi. Ou du moins de politiques prudents et habiles. Ils figureront, à priori, dans le peloton de tête et en possibilité d’accéder au 2ème tour (10% des votants). Il faudra faire avec…
Comme nous l’avons déjà indiqué, si on veut s’éviter un mauvais remake de 2014, la question de la fusion au 2ème tour sera cruciale (avec son inévitable lot de « laissés pour compte ») en évitant un repli sectaire suicidaire d’une partie ou l’autre de la Gauche.
Pour battre le maire sortant et assurer une large majorité de Gauche au Conseil municipal, l’essentiel est bien entendu d’avoir au final une équipe mariant diversité, cohérence et efficacité au service de Saint-Ouen.
Eric PEREIRA-SILVA
* Photos : du rouge au vert en passant par le vieux rose.
[1] Faute de temps, nous n’aurons pas le loisir d’analyser ou de commenter les différentes listes, leurs candidats et leur programme au-delà de ce que nous avons déjà écrit sur ce blog. D’autant que le plus souvent le bouclage des 11 listes est arrivé fort tard. Au moins cela nous évitera de tirer sur des ambulances et s’attirer (avec notre morgue petite bourgeoise) les foudres des prétendants.
[2] Il répondait, d’ailleurs de bonne grâce il y a peu sur facebook à une interpellation en indiquant qu’il habitait à Paris et à St-Ouen. Un peu comme William De Lannoy du Val d’Oise.
[3] Ephémère ministre de l’Intérieur qui avait été « contraint » de démissionner.
[4] Présidence chipée par notre félon communiste à Henri Lelorrain frondeur socialiste.
[5] Pour l’Histoire, que ceux qui participaient à ces négociations n’hésitent pas à nous donner quelques informations.
[6] Si on s’aventure dans une primaire, on est cohérent : fusion ou maintien. Si cela avait été le cas, pas certain que dans la triangulaire W. Delannoy l’aurait remporté. En tout cas la liste PS EE-LV aurait eu des élus pendant 6 ans.
[7] Avec la soi-disant complicité de Soigne ta Gauche comme le clame aujourd’hui encore Jacqueline Rouillon. Cette dernière ayant décidément toujours de la peine à balayer devant sa porte. C’est à dire sa responsabilité première dans sa défaite.
[8] Sans compter la majorité des membres de Génération.s, (les ex frondeurs du PS partisans de Benoît Hamon) qui ont battu sèchement à St-Ouen lors de la primaire socialiste de l’époque.
[9] Généreusement, il se dit que K. Bouamrane proposait à chacun de ses concurrents (sérieux) 50% des sièges à ceux qui se rangeraient derrière lui et libres à eux de choisir leurs délégations.
[10] Karim Bouamrane est plus précisément « Directeur Général dans la « cyber-sécurité ».
[11] Pour mémoire sa tentative d’intimidation à l’égard de ce blog en septembre 2014 par une soi-disant plainte en diffamation s’appuyant sur un motif assez mince voire inventé. Un épisode assez risible mais significatif. Heureusement le ridicule ne tue pas ! (cf. « Communiqué du blog soignetagauche.fr » sur le blog du même nom le 28/09/2014)
[12] labellisé « vert » : c’est à dire avoir convaincu une fois encore Dina Deffairi sa colistière des élections départementales. La responsable d’un fantomatique groupe EE-LV à St-Ouen depuis des années.
[13] Les écolos qui ont pris ou repris leur carte juste avant et dans la dynamique du succès des élections européennes. Un groupe, si on a bien compris d’une petite vingtaine de personnes, qui a été pris de vitesse par Dina Deffairi avec l’appui de Bocar Papis (et ses amis) pour partir seul avec le drapeau devenu un précieux sésame. Le tout au grand dam des autres qui du coup se sont dispersés sur différentes listes ou ont jeté l’éponge car ne se bousculant par pour des places.
[14] Un logo avec un faux air de celui de feu « Alternative 2020 » avec une petite feuille verte en prime.
[15] Comme il l’a fait devant un amphithéâtre plein lors du récent débat des têtes de listes sur le vélo en concluant que sa liste était « indépendante » … suscitant des petits sourires en coin dans l’assistance.
[16] Pour 135 propositions de la liste « A Gauche ! » et dont une vingtaine précisée voire chiffrée, engagée sur un calendrier précis pour les 100 premiers jours de mandat !
[17] On peut s’interroger sur la double page centrale et sa belle carte des quartiers qui ressemble à un découpage administratif d’un technocrate qui n’aurait jamais mis les pieds dans la ville. Les côtés pairs et impairs d’une grande voie déterminent des quartiers différents de part et d’autres (Gabriel Peri, Michelet, Rosiers, Victor Hugo… !). Ainsi la médiathèque est dans le même quartier que la rue Pasteur, la rue Emile Codon que la rue Voltaire etc… Espérons qu’on affinera pour les écoles de quartier à construire ! Et pour la mise en place des nouveaux « Conseils de quartiers » (« lien de proximité et lieu de concertation essentiel au dynamisme démocratique »).
[18] Tous deux ayant fui « le baiser de la mort de la France Insoumise » en refusant le Printemps audonien » pourtant
co-construit par un des leurs.
[19] Lorsqu’elle habitait dans une ville voisine.
[20] Toutes deux dans la garde rapprochée « polyvalente » de Jacqueline Rouillon de 2001 à 2014 dont Nadya Soltani, élue depuis 13 ans ! (cf. notre article sur ce blog : « Récidiviste » du 16 juin 2018.)
[21] Les candidats sont bien évidemment invités à continuer ici la correction des serreurs sur leurs appartenances politique éventuelles.
Depuis plusieurs semaines rue ARDOIN les véhicules des entreprises de construction occupent les trottoirs obligeant les piétons à marcher sur la voie carrossable sur laquelle les voitures roulent à pleine vitesse.
Que vaut la vie d’un piéton dans les 47km2 de l’EPT PLAINE COMMUNE ?
Je propose de retirer la compétence de la voirie à l’EPT PLAINE COMMUNE et de réattribuer cette compétence à chacune des neuf communes.
@ piéton saint ouen
Bah oui, c’est ça la solution, bon sang mais c’est bien sûr, on sort de Plaine Commune et les entreprises de construction n’occupent plus les trottoirs et les voitures ne roulent plus à grande vitesse. Comme avant en quelques sortes.
Ah ! Pour ces bolchéviks la vie d’un piéton ne vaut rien. Vive l’audoxit !
Je crois que vous avez oublié de dire qu’il y a – 1 “indélicat”. et votre fusion va pas ^tre facile avec Vemclefs car Lelorrain et ceux du Printemps audonien milite,e dèja de ce qu’on m’a dit pour une alliance avec la gauche radicale et surtoutpas avec les socio libéraux. C’est très bien pour William la gauche est incapable de s’entendre!