Municipales : émiettement sans discernement (chapitre 3)

Entre division, fusion et recomposition, depuis sa défaite en 2014 jusqu’à cette fin de campagne municipale, la Gauche se cherche. Compte tenu de la politique désastreuse de William Delannoy, elle pourrait, en se renouvelant, incarner un changement salutaire pour notre ville.

La Gauche… difficile de s’en réclamer, d’essayer de la « guérir » et de faire une analyse sans complaisance de celle-ci. Nous tenterons néanmoins ici de s’atteler à cet exercice. Et enfin comme la politique c’est choisir, nous assumerons ici, d’entrée de jeu, notre engagement, avec deux membres de notre association sur la liste « A Gauche ! »[1] et notre soutien, fut-il critique, à celle-ci. La fausse neutralité n’est pas en effet notre tasse de thé.

A tout seigneur, tout honneur, aux avant-postes de la division de la Gauche, les deux protagonistes du duel de 2014 : Jacqueline Rouillon, la maire sortante (ex PCF) et Karim Bouamrane (PS) son adjoint au maire. Une confrontation qui conduisit à la victoire inattendue de William Delannoy. Tous deux élus pour la première fois en…1995 ! L’une élue donc depuis 25 ans (dont 15 ans Maire), l’autre élu pendant 19 ans et qui nous reviennent comme des miraculés pour rejouer le match des égos surdimensionnés. Pour compléter le tableau, notre député France Insoumise Eric Coquerel s’accrochant à l’illusion de rééditer le hold-up des législatives au niveau municipal. Bref, de braves gens pour qui l’ «union est un combat »… surtout pour le leadership.

Dés lors nous parlerons en tout premier lieu des listes de ces trois « personnalités ».

Jacqueline Rouillon le passé réinventé. Liste : le Mouvement Audonien »

Ce sera la première à annoncer sa candidature[2] dès le 12 février 2019… visiblement déjà un peu fébrile. En effet, quelques jours auparavant le collectif « Alternative 2020 » lançait un appel au rassemblement de la Gauche (du PS à LFI) devant une cinquantaine d’invités et annonçait une grande réunion publique. Un rendez-vous qu’elle essaiera d’ailleurs de torpiller via son club de supporters (Citoyens Solidaires)[3]. Elle essaiera par la suite avec notamment Maxime Desrues de se faufiler dans le « Printemps audonien » en rejoignant Eric Coquerel, Henri Lelorrain, Shahin Vallée puis Emilie Lecroq et Juliette Ryan notamment.

Même si elle connaît bien les dossiers municipaux comme ancien maire (1999-2014) et Conseillère Générale (2004-2011) et conseillère d’opposition (2014-2020), reste toujours calme et déterminée, le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle n’incarne pas vraiment le renouveau. A ceci s’ajoutent plusieurs problèmes : hermétique à l’autocritique, incapable de travailler avec d’autres et un cynisme politique de carriériste. Ainsi, elle se contentera de rejeter la responsabilité de sa défaite de 2014 uniquement sur Karim Bouamrane qui, certes y est pour beaucoup, mais en oubliant singulièrement les siennes. Son départ du PCF puis son détachement condescendant à l’égard des communistes[4], qui l’ont pourtant soutenue jusqu’au bout bec et ongles comme maire a laissé à beaucoup d’entre eux un goût amer.

A son passif de 1er magistrat : une histoire d’emploi présumé fictif[5], des affaires immobilières pas très claires[6] ; l’absence de réelle concertation, le refus de comité de quartiers ; des gros dossiers laissés en jachère (stade Bauer, patinoire, Mains d’œuvres) ; ou mal engagés ( Jardins Guinot, impasse Juif ); des projets coûteux et extravagants (nouveau centre administratif / musée du pain, maison des associations) ; une participation publique trop élevée dans le projet des Docks, une adhésion à Plaine Commune sans négociation réelle[7].

Son stage de 6 ans dans l’opposition n’aura pas été pour autant très réussi puisqu’elle a été instrumentalisée négativement par William Delannoy qui en a fait sa « sa meilleure ennemie» et lui déclarant de manière significative « tant que vous serez là, je serais là. Vous êtes mon meilleur agent électoral ».

Plus ennuyeux, ses camarades élus communistes, excédés par son attitude peu collaborative et ses petites cachoteries finiront par créer un 2ème groupe d’opposition. Mieux, deux de ses derniers condisciples élus de son groupe, Asma Guénefi et Mustapha Krimat, ont rejoint la liste soutenue par… la France Insoumise.

Vu ce constat pas très glorieux, on ne voit pas trop ce qu’elle pourrait aujourd’hui mettre en œuvre, même comme adjointe au maire, là où 15 ans maire elle ne l’a pas fait voire même pas essayer de le faire. Reste son espoir, désormais un peu ténu, d’être élu pour devenir conseillère territoriale à Plaine Commune et de jouer un rôle au niveau intercommunal[8]

Plutôt qu’une défaite assurée et humiliante, nous lui conseillerons aimablement de soutenir ses amis (ceux qui lui restent) et compte tenu de son expérience d’être plutôt dans la transmission et le conseil. Nous lui accorderons volontiers le droit à l’oubli dans une retraite heureuse entre humilité et sagesse. Comme le fait depuis longtemps, et avec élégance, sa prédécesseur, maire honoraire, Paulette Fost.

 

Karim Bouamrane le phénix intrépide.  Liste : “Réinventons Saint-Ouen !”

Après les municipales de 2014, les départementales et Régionales de 2015, les législatives de 2018… fini la loose ? [9]

Les années n’ayant pas de prise sur lui et dans son style inimitable, il s’est, une fois encore, lancé à la conquête d’un siège. Bien qu’il soit resté un peu éloigné de la terre patrie audonienne depuis quelques années, notre jeune cadre dynamique est devenu responsable national…du parti socialiste[10] au sein duquel il est vrai on se bouscule moins avec l’hémorragie vers la République En Marche.

Elu de 1995 à 2014 (19 ans), il fut simple conseiller municipal puis délégué aux sports et enfin adjoint au maire aux affaires économiques sous l’étiquette PCF. Sympathique, parlant en franglais-business, il restera assez décalé parmi ses camarades communistes. En dehors de son côté sportif et de « Monsieur courant d’air », il ne laissera néanmoins un souvenir ni impérissable ni désastreux de son action d’élu au long court. Son vrai talent fut, du jour au lendemain de passer du groupe communiste au groupe socialiste, et mieux, d’en devenir rapidement son Président[11]. Une opération d’exfiltration menée par son ancien mentor Bruno Le Roux alors député. S’en suivra, on se demande pourquoi, une rancune tenace du PCF et de Jacqueline Rouillon qui arrivera à lui ôter sa délégation aux affaires économiques confiée à une ses obligées… Nadya Soltani (PCF)[12]. Oui, celle-là même qui vient d’intégrer la liste de…Karim Bouamrane pas rancunier[13]

Finies les vidéos (assez ridicules) où il se mettait en scène avec « tous les amis » en ressentant les « bonnes vibrations » (« vibes ») et des propos insipides. Désormais ça s’enchaîne, après le petit questionnaire pour voir « d’où vient le vent » comme en 2014, il déroule désormais une campagne bien huilée : logo comme il faut (rouge et vert surtout sans rose)[14], tracts clairs et lisibles, rdv de proximité, propositions générales et généreuses avec les mots qui vont bien, photos, vidéos… Des « communicants » et des « technos » à la barre.

Le tout en exhibant le logo EE-LV (officiel) qui est sa prise de guerre, sa martingale, pour aspirer les voix des électeurs partisans d’un grand virage écologique. Il a d’ailleurs avec lui, en pole position sur les photos, Dina Deffairi la « responsable » du groupe local EE-LV qui semblait,  il y a peu encore, en être la seule adhérente… et pas pressée jusqu’ici de recruter pour le rester. Quant au logo du PRG (Parti Radical de Gauche) on attend de connaître qui il représente (au moins un nom et un visage) [15].

Karim Bouamrane, c’est pas le gars qui se prend la tête sur les dossiers… il délèguera la technique et se consacrera à la noblesse du politique. Avec lui, au moins tout est simple ce qui évite les palabres et les invectives. Il est le représentant de la Gauche « le plus crédible et le plus connu », il est pour « l’union mais derrière lui », promet à (tous) ses concurrents « 50% des sièges » s’ils le rejoignent aujourd’hui et pas bileux, précise que le « le programme c’est pas un souci »… puisqu’on est de gauche.

Bref un genre bon commercial. Dynamique, flatteur, ne doutant de rien et surtout pas de son « destin ». Après tout Delannoy a bien été élu, pourquoi pas lui ?

Bien entendu pour lui (ou d’autres), le vrai problème ce sera, d’être en tête de la Gauche. Et le concernant surtout de fusionner avec ceux avec qui il a refusé en réalité tout dialogue. Plus préoccupant, compte tenu de l’épisode de l’entre deux tours de 2014, il aura beaucoup de mal à mobiliser l’électorat communiste et sans doute au-delà.

Laurie Lefèvre – Santolini un peu de LFI. Liste : “Saint-Ouen Debout !”

Las on rigole moins, c’est finalement, une tête de liste peu connue mais c-i-t-o-y-e-n-n-e, révélée dans le tumulte de feu le « Printemps Audonien » (dont nous parlerons plus loin) qui est désormais l’égérie de la France Insoumise ou du moins a obtenu son soutien plein et entier. LFI qui, comme chacun sait, met les citoyens au cœur de la politique. Ici avec l’aide précieuse du député Eric Coquerel prodiguant toujours ses excellents conseils (ou consignes). C’est sans doute pour cette raison que seule France Insoumise, jusqu’au 30 septembre 2019, a refusé obstinément de rencontrer les autres forces de Gauche de Saint-Ouen.

Parmi nos citoyens Insoumis dans en campagne pour cette liste, nous retrouvons, deux élus actuels d’opposition du groupe de Jacqueline Rouillon : Asma Guenefi et Mustapha Krimat (LFI ex PS, ex PCF ), l’assistante parlementaire et suppléante LFI du Député : Manon Monmirel et d’anciens élus : Rémi Fargeas[16] (ex EE-LV), Jean-Claude Le Ny (ex PS) Hakim Allouche (ex groupe PCF) ou élu ailleurs : Lylian Senechal (ex PS, ex EE-LV).

Sauf coup de théâtre, nos citoyens insoumis après bien des contorsions, partis les derniers devraient taquiner la queue du peloton à Gauche. Pas grave ! On peut difficilement les suspecter de vouloir réellement gouverner la ville seuls ou avec d’autres

***

Merci à nous lecteurs de nous signaler les erreurs, contre-vérités et apporter toutes les précisions nécessaires (y compris en laissant un commentaire). Nous nous excusons de parler surtout des têtes d’affiche et de leurs seuls états de services (de transfuges et mutants) dans la mesure où leurs équipes ne sont pas connues réellement ni leurs programmes complets (qui d’ailleurs d’après les premières propositions (écologiques, solidaires et participatives) se ressemblent furieusement dans les mots.

***

Dans notre prochain article :

Municipales : émiettement sans discernement (chapitre 4)

Nous clôturerons cette série (à rebondissement) par, et pour la bonne bouche, 

la liste « A Gauche » Pour une ville solidaire et écologique » conduite par Denis Vemclefs… et bien entendu la liste Lutte Ouvrière si elle sort de la clandestinité et d’autres éventuellement

EPS 

[1] Les deux adhérentes de Soigne ta Gauche sur la liste : Dominique Garcia-Durocher (ex Conseillère municipale déléguée PS de 2008 à 2014) et Marie-Noëlle Cesena (militante des Parents d’élèves). Pour des raisons politiques et personnelles (ndlr : manque de « souplesse » et âge avancé), Eric Pereira-Silva a finalement choisi lui-même de ne pas être sur la liste « A Gauche ! » (du moins en position éligible). Il soutiendra néanmoins, autant que faire se peut cette liste et particulièrement Denis Vemclefs qui la conduit.

[2] Une candidature avec déjà, à toutes fins utiles, avec un appel du pied à la France Insoumise d’Eric Coquerel

[3] En tentant de dévoyer l’ordre du jour et d’instaurer un débat contre l’initiative en empêchant la tenue des ateliers sur le contenu du changement. « Citoyens solidaires », une association en réalité créée dans la perspective municipale (par et pour J. Rouillon), qui – sans rire – revendiquait il y a peu 250 adhérents (!) et 7 postes sur une liste d’union du « Printemps audonien » (!) et se refusait à une fusion entre les deux tours avec d’autres (!). De quoi évidemment finir seul.

[4] Communistes qui ont néanmoins propulsé cette inconnue au bataillon de son discret poste d’apparatchiks au sein du PCF au poste de maire d’une ville de 40 000 habitants qu’elle quittera comme P. Braouezec en 2010. cf. article sur ce blog : Coming out ! »http://www.soignetagauche.fr/?s=coming+out+%21&submit=Recherche

[5] cf. article sur ce blog : OVL : la normalisation » http://www.soignetagauche.fr/2012/01/ovl-la-normalisation/

[6] cf. article sur ce blog « La P.J. en mairie » http://www.soignetagauche.fr/?s=la+P.J.&submit=Recherche

[7] voir l’article sur le referendum pour l’entrée dans Plaine Commune http://www.soignetagauche.fr/2011/12/610-29/

[8] Selon des sources dignes de foi, l’adhésion à Plaine Commune refusée pendant des années par Jacqueline Rouillon, aurait finalement été acquise en 2012-2013 surtout en contrepartie que la vice-Présidente, Jacqueline Rouillon (maire de Saint-Ouen…réélue en 2014), devienne en accord avec Patrick Braouezec (Président) sa successeur à plus ou moins court terme. C’est peut être la réactivation de ce passage de témoin que privilégiait Jacqueline Rouillon il y a peu. En effet P. Braouezec essayait, selon certains, d’être sur la liste « communiste » à St-Denis afin de rester Président (encore 2 ou 3 ans). On peut raisonnablement penser dès lors qu’il aurait pu privilégier pour sa succession une ancienne maire connue et expérimentée, avec une bonne connaissance de l’intercommunalité, et qu’il a côtoyé dans deux petites formations politiques : la « Fase » puis « Ensemble ! ». Jacqueline Rouillon qui faute d’être maire deviendrait « super maire ». Un scénario avec évidemment désormais beaucoup de plomb dans l’aile avec le retrait forcé de P. Braouezec qui ne sera donc plus élu municipal ni territorial.

[9] la loose : proie de la malchance, poursuivi par le mauvais sort… Nous reviendrons autant que faire ce peut sur les scores des uns et des autres.

[10] Karim Bouamrane est membre du Conseil National du Parti Socialiste. Il a été Secrétaire national adjoint Professions libérales (Pôle « Production et répartition des richesses ») puis Secrétaire national à l’innovation depuis avril 2016. Depuis le 17 décembre 2016, Karim Bouamrane est Porte-parole du Parti socialiste.

[11] En évinçant le malheureux Henri Lelorrain (aujourd’hui membre de Génération.s)

[12] voir l’article sur ce blog « Récidiviste » http://www.soignetagauche.fr/2018/06/récidiviste/ et en remarquant sa camarade Nathalie Julie-Issaoui, jusqu’en 2014 une créature de J. Rouillon. « Assistante » tout-terrain et très politique, voguant à sa guise de service en service et semblant surtout au service exclusif du Maire et de son entourage.

[13] Ce qui n’exclut pas d’être très susceptible ou de vouloir rouler des mécaniques comme quand Karim Bouamrane qui fêtera fin septembre 2014 son entrée unitaire dans l’opposition en portant plainte contre ce blog : voir « Communiqué du blog » : http://www.soignetagauche.fr/2014/09/communique-du-blog-soignetagauche-fr/

[14] logo largement « inspiré » de celui d’Alternative 2020 avec la petite feuille en prime et un « penché » plus dynamique.

[15] Ainsi les adhérents EE-LV qui participaient à Alternative 2020 ne seront guère encouragés à travailler avec elle. Sans doute un malentendu.

[16] Rémi Fargeas et Jean-Claude Le Ny avec chacun déjà deux mandats d’adjoints au Maire 2001-2014 ne seront pas à l’évidence sur la liste ou du moins en position éligible. Normal mais rassurant sur l’expérience de cette liste.

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12 réflexions sur « Municipales : émiettement sans discernement (chapitre 3) »

  1. Nous avons compléter après coup cet article avec les photos trouver notamment sur facebook des différentes équipes de campagne.
    Bien évidemment, avec les moyens du bord, nous avons changer la photo de Mme L. Lefèvre – Santolini qui considérait – à juste titre – celle publiée comme pas très valorisante. La seule photo (d’ailleurs très belle) dont nous disposions était hélas en noir et blanc et de profil donc pas très cohérente avec celles des deux autres candidats.

  2. Merci de rappeler que JR fut conseillère départementale où elle ne brilla pas par des performances. Autre dossier, l’extension finition de Blanqui délaissée par elle. Ce ne sont pas les coûteuses opérations de communication à quelques mois de sa déchéance électorale qui pouvaient changer sa destinée. On ne parlera pas du patrimoine vacances, ni de l’ensemble des équipements municipaux délaissés.Pour la maison des associations, nous avions proposé l’ex bib centrale, elle a préféré construire un vaste chalet hors de prix (de ses prévisions budgétaires malgré les évidences). Son autisme et son autoritarisme ont coûté très cher, avec ou sans KB.

  3. Depuis février 2016 l’ambition de LA FRANCE INSOUMISE consiste à faire voter les classes populaires, lesquelles s’abstiennent massivement à chaque élection.

    Ce faisant LA FRANCE INSOUMISE rend un grand service à la démocratie. Faire ou refaire prendre le chemin des urnes au peuple français constitue un travail titanesque.

    Car en politique les mouvements sont lents et profonds.

    En France l’abstention massive des travailleuses et des travailleurs est la conséquence lointaine du virage libéral en 1983 d’un gouvernement de gauche.

    Peu importe que la liste de Jacqueline Rouillon ou celle de Laurie Lefèvre Santonili ou celle de Denis Vamclefs réalise le meilleur score à gauche dimanche 15 mars dans notre ville.

    L’essentiel est d’empêcher LA RÉPUBLIQUE EN MARCHE d’avoir des conseillers municipaux à Saint-Ouen et d’écrabouiller politiquement le parti LREM.

    • Je ne suis pas d’accord, je pense que l’essentiel est d’empêcher la France Insoumise d’avoir des conseillers municipaux à Saint-Ouen et d’écrabouiller politiquement le parti la France Insoumise.

    • Faut-il se battre pour “faire et refaire reprendre le chemin des urnes au peuple français” ou aider à politiser positivement cette prise de conscience que leur vote ne sert pas à grand chose. Ce n’est pas en rivalisant sur les réseaux sociaux à montrer le maximum de fois les tronches des équipes candidates qu’elles remobiliseront les électeurs. Je suis d’accord par ce que vous dîtes sur les 3 listes de Gauche et même plus mais si elles ne veulent pas courir au fiasco au 2nd tour, il serait bon qu’elles définissent la règle du jeu avant le 1er tour! Accepter par exemple de fondre les listes ayant obtenu 5% à la proportionnelle de leur score respectif du 1er tour. S’il est compréhensible de vouloir se compter, il est suicidaire de vouloir imposer un hégémonisme partidaire si les scores sont proches. Ne revivons pas le mélo de 2014!

      • Règles qui n’ont pas été définies, pas écrites pour le jeu du rassemblement du PA.

        Effectivement, des règles écrites avant le 1er tour seraient bienvenues.

  4. C’est sympa de prouver que ce qu’on reproche à Delannoy est en fait antérieur à son mandat !:
    « des gros dossiers laissés en jachère (stade Bauer, patinoire, Mains d’œuvres) ; ou mal engagés ( Jardins Guinot, impasse Juif ); des projets coûteux et extravagants (nouveau centre administratif / musée du pain, maison des associations) ; une participation publique trop élevée dans le projet des Docks, une adhésion à Plaine Commune sans négociation réelle[7] »

  5. Ingolf Diener

    Le retour des losers
    (9/3/20)

    Les municipales de ce mars 2020 à Saint-Ouen a un côté insolite. Que les perdant.es d’un scrutin se représentent à l’échéance d’après pour reprendre le pouvoir perdu, cela n’étonne pas. Jusqu’à 2014, la gauche a détenu le pouvoir municipal dans cette ville très industrielle pendant des lustres. Schématiquement : une majorite PC en coalition avec le PS et divers gauches, un.e ou deux Vert.es, et en 2001 un maire-adjoint de notre liste Soigne-ta-gauche. Toutes tendences comprises, la gauche pèse environ 63%. de l’électorat. Et pourtant, en 2014, la gauche au pouvoir a réussi l’exploit de sortir perdante. La liste de la maire, Jacqueline Rouillon, et la liste socialiste conduite par le maire-adjoint Karim Bouamrane, n’ont pas fusionné leurs listes pour le 2e tour : se voyant confronté entre les deux tours de nouvelles exigences de Rouillon, Bouamrane a dissout sa liste. Et voilà qu’une avenue à l’Hôtel de Ville s’ouvre à la droite. Merci Jacqueline Rouillon, merci Karim Bouamrane de nous avoir gratifiés de six ans de William Delannoy !

    Karim Bouamrane s’est retiré de la scène politique audonienne jusqu’à son récent come-back. Sa recette pour rassembler la gauche et gagner est simple : “Tous derrière moi !” C’est le même topo qu’il avait tenu en printemps 2013 à notre petite délégation citoyenne, venue discuter comment donner corps à cette participation des habitant.e.s, et sur quels thèmes. “Je vous donnerai les thèmes”, dit-il, et “aux meetings, je fais le discours, et sur mon signe vous montez sur la scène”. Ah bon !

    Conseillère municipale, la loser Rouillon est restée sur la scène politique audonienne et n’a manqué aucune occasion pour s’y montrer. Dans les melées du Printemps audonien de l’automne/hiver 2019/20 pour la nouvelle liste citoyenne de gauche, elle n’a toutefois pas obtenu une des premières cinq places convoitées. Briguerait-elle, partant de là, une place autrement plus intéressante dans la nouvelle bureaucratie du Grand Paris ? Elle vient donc de créer sa propre liste Citoyenneté, Environnement, Justice sociale”. C’est curieux, car après son très spectucalaire “lancement de la démocratie citoyenne” dès 2001, ce devrait être chose faite ! Hélas, on oublie, car elle n’a jamais rendez-compte des ces actes pendant ses deux et demi mandatures. Mais on ne peut oublier le cas de la Maison des associations, une initiative citoyenne conçue avec soin et circonspection par des associatifs. La maire n’a rien voulu entendre, elle a fait construire 1000 ou 2 000 m2 et baste. Guère utilisable pour les associatons, cette bâtisse est appelée d’après son aspect extérieur : la Maison de Bois. Le projet d’une Maison des Associations est toujours sur l’agenda de la nouvelle municipalité, d’A Gauche j’espère !

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