Les chevaliers et la confrérie

La Gazette du Village

La célébration d’un passé mythique se confond parfois, sous couvert de traditions et d’Histoire revisitée, avec une appréhension d’un avenir qu’on peine a décrypter. Il en va ainsi du surprenant « n°0 » du « Magazine » trimestriel « La gazette du village de Saint-Ouen sur seine » annonçant la « nouvelle confrérie des « Arts Audoniens » et publié en juillet dernier.

Cette Confrérie et sa Gazette auront nous dit-on « comme nobles missions de faire revivre nos anciennes traditions vinicoles et gastronomiques, de promouvoir la culture, les arts, l’entreprise, et de redonner la parole aux gens d’ici [1] avec la belles ambitions de resserer les liens fraternels qui unissent les audoniens ».[2] Vaste programme !

Le « Grand Maître de la Confrérie » Lucien Longueville[3], est le Directeur de la publication, éditorialiste, rédacteur et responsable de la publicité [4] de ce 36 pages couleurs sur papier glacé. Curieusement on n’apprendra ni les noms, ni les qualités de la brochette de seniors affublés de tenues moyenâgeuses, aux bouilles franchouillardes et s’affichant fièrement avec le blason de Saint-Ouen datant de l’an 1351. Slogan ravageur : « la nouvelle confrérie des chevaliers de l’étoile est née ! ».

Evidement une pure coïncidence avec la sortie des nimbes par William Delannoy et son équipe il y a peu de temps de l’ancien blason redevenu l’emblème de la ville.

Une chose est certaine, ce « village » d’antan[5] célébré avec une mémoire singulièrement sélective a peu à voir avec la ville de Saint-Ouen qui s’est construite avec un formidable développement économique et urbain[6] depuis plus d’un siècle. On peut douter que cette vision du passé nous aide beaucoup à construire l’avenir.

En attendant avec gourmandise la prochaine parution. Ce numéro, déjà un collector, semble au moins avoir mis les rieurs de son côté.

 

 

[1] Sans qu’on sache très bien qui les en a privé jusqu’ici et aujourd’hui encore ? Espérons que ce ne sont pas les gens d’ « ailleurs » !

[2] éditorial de Lucien Longueville p 3

[3] http://www.lucien-longueville.com/fr-lucien+longueville+metallier+ferronnier.html

https://www.youtube.com/watch?v=jaEF2BUmtis

http://www.allocine.fr/personne/fichepersonne_gen_cpersonne=34343.html

http://www.imdb.com/name/nm0519506/

http://www.confreries-coordination-idf.com/confrerie-des-arts-audoniens

[4] notamment pour ses entreprises Sautrau et Metafer en pages 2, 20,21,22,23 et 36

[5] dont on ne sait pas très bien de quelle époque : 14ème siècle, fin du 19ème , tout début du 20ème ?

[6] notamment entre les deux Guerres mondiales avec l’installation progressive de grandes usines avec des milliers d’ouvriers, la construction d’immeubles d’habitation (modestes) au-delà de l’ancien village (Vieux Saint-Ouen) et une population déjà de 30715 habitants en 1896 puis de 50 841 habitants en 1921 et de 53 146 habitants en 1931 (alors que nous sommes actuellement autour de 48 000 habitants !)

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3 réflexions sur « Les chevaliers et la confrérie »

  1. Je ne sais où tu as trouvé ce manifeste Eric mais je tiens à te rassurer. Déjà en 1351, Jean II le Bon(avec un “B” comme crocodile aurait pu dire le regretté Henri Salvador”), passait pour un illuminé, attaché à des principes désuets de la chevalerie française du siècle précédent. Principes désuets qui le conduisirent, 5 ans plus tard, en 1356, à une autre bataille de Poitiers où cette chevalerie française fut décimée par les troupes du Prince noir(c’était la couleur de son armure)et lui-même fait prisonnier et gardé captif en Angleterre.
    Pendant ce temps son royaume victime de la misère(il y eut des loups à Paris donc sans doute à St-Ouen aussi), de la peste noire et de la Grande Jacquerie était ravagé par les troupes de brigands, de mercenaires inutilisés et des restes de cette chevalerie(de l’Etoile ou non).
    Suis-je le seul dans cette ville à m’être étonné quand la Mairie communiste de Fernand Lefort voulut renouer avec ce passé très limité de notre ville en introduisant ce blason? Enfin si ça peut permettre à certains de renouer avec le passé viticole de notre ville et de nous en apprendre sur sa gastronomie d’antan, pourquoi pas? Mais les cartes postales des dernières vendanges ou des dernières moissons dans un milieu déjà fortement industrialisé auraient été, d’après moi, plus adaptées au ci-devant St-Ouen.

  2. Les logos de collectivités ont sans cesse évolué.
    La ville de Paris illustre parfaitement cette réalité comme la Région Ile de France.
    Le retour actuel illustre une volonté politique parfaitement assumée, celui de la rupture et d un certaine vision.
    Faut il regretter la crotte de chien de JR payée à prix d’or et jamais totalement mis en oeuvre à SO.
    Cette nouvelle confrérie est respectable, et peut nous renvoyer au Comité des fêtes et/ou Cafac d’antan.
    La saint Vincent 2016 permettra aux Audoniens d’en découvrir l originalité, sans doute au square Marmottan.
    Rassurez vous, il ne s’agit pas de remplacer Lagarde et Michard, ni du retour à la royauté.

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