CARA en débat (suite)

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Logement, jeunesse, Docks[1]… le dossier de notre vieux Foyer de Jeunes Travailleurs (CARA) et de ses résidents, désormais entre les mains de la nouvelle municipalité, continue à susciter beaucoup d’émotions et d’approximations. Après Paul Planque, ancien 1er Adjoint (PCF) qui est intervenu assez longuement[2] sur ce blog, nous donnons la parole à : Jean-Claude Le Ny, ancien Président (PS) de l’OPH de St-Ouen. Informations et réflexions pour alimenter le nécessaire débat en souhaitant que ce dossier soit pris à bras le corps avec pragmatisme et humanité.*

Le blog – Que fait l’Office dans ce dossier ?

JCLN – Le foyer de jeune travailleur se Saint-Ouen, est géré par l’association CARA, association para municipale mais c’est Saint Ouen Habitat Public qui est propriétaire du terrain et des bâtiments, sauf une petite parcelle appartenant à la ville et depuis peu vendu à Saint-Ouen Habitat.

Le blog- Qui à droits à quoi en terme d’occupation ?

JCLN – La réglementation des foyers de jeunes travailleurs s’adresse à un public bien spécifique : avoir entre 18 et 26 ans, être dans un parcours de mobilité ou stagiaire dans une entreprise. Les résidents n’ont pas à avoir de racines communales. La durée de résidence ne peut excéder 2 ans, une prolongation d’un an peut être demandé.

Dans un foyer de jeune travailleur, aucun bail n’est signé, ce ne sont que des contrats courts. Cela ne donne aucune obligation légale de relogement. Dans ce cas précis, l’ancienne majorité était consciente de l’obligation morale qui lui incombait et des disfonctionnements dont une partie lui revenait.

Le blog- Qu’à fait l’ancienne municipalité ?

JCLN – Pour certains résidents, cela allait être très difficiles a régler. Une cellule spécifique, avait été mise en place pour travailler au cas par cas les dossiers[3] .Aujourd’hui ou en est ce travail ? C’est le flou le plus complet et le Maire en démissionnant de la présidence de l’association gestionnaire , c’est plutôt « courage fuyons ! ». Oui, comme le dit à juste titre Paul Planque, le dossier est complexe. On peut ne pas être d’accord avec les positions prises, mais nous avions une position. Pour le personnel, était prévu, un reclassement dans les services de la ville ou à l’office.

Le blog- Comment en est-on arrivé là ?

JCLN – Ces dernières années, la situation c’était fortement dégradée. Comme, dans beaucoup d’autres foyers en France. Crise de l’emploi, crise du logement, le CARA au fil du temps est devenu plus un hôtel social qu’un foyer de jeune travailleur. Bien sûr, l’ancienne majorité municipale à sa part de responsabilités et le manque de vigilance sur des dérives de l’association. Et aussi, j’ose le dire, par la générosité passive qu’a parfois la Gauche. En laissant entrer des résidents, qui ne rentraient pas dans les critères, en fermant les yeux, sur des prolongations bien au-delà du règlement ou ne pas agir sur les impayés de loyers.

Le blog- Et les autres, ailleurs que font-ils ?

JCLN – Beaucoup de municipalités, notamment de Droite, ont renoncé, soit à construire des foyers de jeunes travailleurs soit a ne pas les pérenniser. Il est louable, qu’à Saint-Ouen, la majorité précédente, ait décidé de construire un foyer dans les Docks, de 150 chambres, adapté aux besoins d’aujourd’hui.

Le blog- Qui gèrera et occupera le nouveau foyer ?

JCLN – Il était prévu de confier le mandat de gestion à l’ALJT93[4]. St-Ouen Habitat Public avait acheté le bâtiment en VEFA (vente en l’état futur d’achèvement).

Il est vrai, que beaucoup, de résidents actuels, n’avaient pas vocation à intégrer le nouveau foyer. Du fait de ne pas être dans les critères d’attribution. Quelque soient les élus municipaux, il faudra trouver une solution acceptable.

Je suis d’ailleurs à la disposition de ceux et celles qui voudraient plus d’informations

 

Jean Claude Le Ny

 

* en attendant un éventuel dossier dans le journal municipal sur le sujet, ce blog relaiera volontiers les interventions des élus d’aujourd’hui en charge de ce dossier et notamment Mrs C. Declarges (Président de l’OPH) et J. Fouquart (Logement).

[1] pour mémoire le programme initial prévu en 2013 sur l’actuel site du Foyer Cara (cf. Rapport du CA de l’OPH sur la vente à la SOGAM du 27/06/2013). ndlr : Sogam, filiale de Montage de VINCI Construction France,

[2] commentaires très complets n°2 et 5 de l’article « Cara en perdition » du 25 janvier et en dialogue avec « Espoir ».

[3] Rencontre Collectif des Résidents – élus municipaux : Relevé de décisions du 30/01/2014 ;

[4] http://www.aljt.com/studios/seine-saint-denis

 

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6 réflexions sur « CARA en débat (suite) »

  1. https://www.facebook.com/events/357050777817411/

    Les résidents du foyer de jeunes travailleurs CARA, à Saint Ouen, sont menacés par EDF de coupure de courant mardi 17 mars et se réuniront devant la mairie dès son ouverture, à 8h30, lundi matin.

    Ce foyer était l’objet d’un projet immobilier visant à en faire un hotel, projet aujourd’hui abandonné. La tour de 14 étages, qui compte 192 logements, avait commencé à se vider à coup d’annonces de fermetures.

    Les résidents et résidentes ne sont plus qu’une cinquantaine aujourd’hui, nombre trop restreint pour pouvoir payer les fournisseurs et le personnel. Faute de salaires, le personnel réclame son licenciement et son reclassement et entamera sa 9ème semaine de grève ce lundi.

    Ce foyer est un foyer para-municipal. Le maire de Saint Ouen est président du conseil d’administration. L’office HLM Saint Ouen Habitat possède le bâtiment. C’est un foyer à vocation sociale, mais aucun travailleur social n’y a mis un pied depuis plusieurs années. Ni solution collective de relogement ni garantie de pérennité du foyer, les résidents et résidentes sont coincés dans une tour qui se dégrade de plus en plus.

    Couper l’électricité du foyer, c’est mettre en danger immédiat la vie des résidents et résidentes, dont le maire, en tant que président du conseil d’administration, est responsable légalement.

    Donner au foyer les moyens de fonctionner ou reloger, c’est la seule alternative.

    Maintien du foyer jusqu’au relogement !

  2. Ca serait peut être normal de laisser la parole avant tout au résidents et résidentes, chose qui n’a jamais été fait sur ce blog.

    • @ Leslie

      Vous êtes visiblement résidente et “résistante”.

      Pour mémoire, nous sommes un blog citoyen plutôt ouvert et chacun s’y exprime d’ailleurs librement. Nous ne modérons que la diffamation ou quelques propos orduriers qui sont finalement assez rares.
      Nous avons déjà de longue date évoquéd la problématique du CARA et la situation très préoccupante de ses occupants. Articles ayant suscité d’ailleurs des commentaires des internautes évidemment plutôt solidaires et affligés (dont ceux de l’ancienne opposition devenus depuis pour beaucoup élus actuels de la Majorité !).

      Ni plus, ni moins, que d’autres vous avez donc la parole. Encore faut-il la prendre. Vous avez donc tout loisir, hier comme aujourd’hui, de communiquer via la rubrique commentaires (dont celle libres échanges). Nous nous en féliciterons.

      A titre personnel j’ai échangé avec des résidents rencontrés lors de vos initiatives et suivi ce dossier comme ancien élu (2001-2008) et citoyen actif (depuis toujours).
      Je suis particulièrement sensible sur ce sujet puisque j’ai fréquenté très régulièrement ce Foyer peu de temps après sa construction dans les années 70 car un copain y résidait et un autre (qui grattait la guitare à la mJC) était le compagnon la Directrice occupant un logement de fonction (où nous avons passé quelques soirées)
      Je déjeunais ensuite très souvent le midi (dans les années 80) au restaurant ouvert au public.
      Enfin un jeune de ma proche famille, que je visitais régulièrement y a séjourné un certain temps il y a quelques années à peine.
      J’ai donc, parmi d’autres, une connaissance qui n’est pas que “livresque” de ce foyer, de sa fonction, de ses occupants et de son état de dégradation.

      Loin de moi, toutefois l’idée que l’on puisse tout faire et dire n’importe quoi. C’est un dossier complexe, sensible et à traiter avec humanité. La situation étant désormais très inqiuiétante et dangereuse, je me méfie des discours radicaux à l’emporte pièces et des récupérations diverses.

      Il faut d’urgence trouver une solution pragmatique négociée et un accompagnement adapté à chaque situation. Je continuerai avec mes amis à militer en ce sens.

      Evidemment la municpalité qui hérite du dossier ne peut laisser pourrir indéfiniment la situation et doit prendre ses responsabilités.

      Nous attendons de vous lire…

  3. Nous avons besoin d’un foyer de jeunes travailleurs à Saint-Ouen. Il faut le réparer et le remettre à flot. Les habitants doivent être pris en compte en fonction de leur souhait (rester ou être relogé) et de leur situation sociale.

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