Nous avions demandé (poliment) au Cabinet du Maire ce lundi 10 le texte de l’intervention du Maire au voeux du Conseil municipal du vendredi 7 janvier. Faute d’avoir la courtoisie de nous répondre, la garde rapprochée de notre candidate en campagne à néanmoins (c’est semble-t-il la premier fois) publié in extenso les propos du Maire sur le site de la ville et déjoué habilement notre vile manoeuvre. Nous nous en réjouissons.
Vous trouverez donc ci-après l’inventaire à la Prévert du Maire, citant tout un chacun, évoquant tous les sujets et toutes les causes, nous invitant à retrousser les manches et sublimant les bienfaits de sa politique. Elections cantonales dans la visée, la dose est naturellement pus forte qu’à l’accoutumée.
Ce discours prononcé “sans papier” (pour ébaudir le peuple) mais très construit et ratissant large nous est retranscrit ici en éludant (pour faciliter la lecture) les habituels et récurrents “je dirais”,” j’ai envie de dire” qui parsèment la récitation tant de fois répétée et mémorisée par notre premier magistrat dans son exercice annuel.
Parmi les “perles” nous citerons avec gourmandise :
(…) “Alors parfois des habitants me disent « merci de faire ça pour nous » ; ils disent surtout que la société ne fait rien pour eux, ne les remarque pas, ne les calcule pas, comme disent les jeunes (…) . Et je leur dis tout simplement « nous le faisons parce que c’est vous ». C’est une dimension du service public qui nous est chère : « tu es là, on te respecte… (…)».
Nous livrons à la sagacité de chacun cette prose politicienne (avec quelques soulignés en gras) en ne doutant pas que chacun réagira et gardera en mémoire nombre de passages tout autant lyriques et démagogiques :
” Vœux de Jacqueline Rouillon et de la municipalité à l’occasion de la cérémonie des vœux, vendredi 7 janvier 2011
Nous voilà à nouveau réunis en ce début d’année pour vous souhaiter nos meilleurs vœux. Oui, c’est une particularité de notre ville que ces retrouvailles qui réunissent toutes les composantes de la vie audonienne et traduisent dans le condensé d’une soirée le plaisir de vivre, de travailler dans cette ville active et généreuse…
Mais il manque Stéphane, Stéphane Taponier, son ami Hervé Guésquière et ses 3 compagnons ; toutes nos pensées vont à leurs familles à eux. Je salue le profond engagement du comité de soutien, semaine après semaine, comme celui des équipes des centres de loisirs et de certaines écoles qui ont mobilisé les enfants par des dessins sur la captivité et la liberté, dessins dont certains parviendront peut-être aux otages et leur donneront du courage : je vous invite, comme Florence Aubenas vient de le faire, à dire beaucoup plus fort à notre gouvernement qu’il faut maintenant tout faire pour les tirer de là et vite !
Cette soirée de vœux, c’est le symbole de ce que nous devons être tout au long de l’année : ensemble ! Pour réfléchir, lutter et agir.
Nous tournons la page d’une année extrêmement dense, à la fois riche en événements et avancées, avec des grands moments de bonheur, mais qui côtoient comme jamais des difficultés accrues, difficultés dans la vie de beaucoup de personnes, difficultés à l’extérieur pour la tranquillité publique. Malgré ces problèmes, Saint-Ouen reste attractive et crédible pour l’avenir, peut-être parce que nous sommes nombreux à penser et dire « Saint-Ouen on y croit » et à retrousser les manches pour cela.
À côté des habitants qui continuent de s’installer dans des nouveaux logements, St-Ouen mérite bien ce qualificatif d’attractive avec l’arrivée des boulangeries PAUL, les 1 100 salariés pour les nouveaux sites de l’Oréal, Danone, qui viennent s’ajouter au bataillon des 750 salariés de GFI, et puis nous avons notre place dans la short list de Veolia pour son futur site avec Saint-Denis et Aubervilliers.
Saint-Ouen attractive, autour de l’Espace 1789 qui a accueilli Claude Chabrol – notre regretté Claude -, Bertrand Tavernier pour les classes master de cinéma, qui accueille en résidence Serge Tessot Gay du groupe Noir Désir, Saint-Ouen attractive autour des Puces, inauguration de la fin de chantier du marché Vernaison, tous ces acteurs publics et privés prêts plus que jamais à s’investir dans ce territoire unique et international, Woody Allen s’y est beaucoup plu !
Saint-Ouen attractive avec l’École nationale supérieure des beaux-arts qui enracine un peu plus son implantation au sein de classes élémentaires de la ville.
Saint-Ouen attractive ? Oui cet été, avec ces centaines d’habitants venus d’Arago, de Debain, de Garibaldi, du 18e, se presser quasi en maillot de bain et pique-nique au bras pour passer la journée à la plage du Parc Dhalenne, à côté du château. Baignades, jeux et spectacles en plein air, guinguette des jardins ouvriers, tous les ingrédients étaient là pour rencontrer les attentes des habitants créant cette ambiance d’exception qui a enveloppé Saint-Ouen cet été.
Depuis plus de 5 ans les Docks font parler d’eux, dans la ville et bien au-delà ; cet été, ce rêve de nature, cette envie d’existence paisible et joyeuse sont devenues réalité. La construction du futur parc de 12 ha, des jardins ouvriers et partagés, va commencer dans le second semestre de cette année mais vous avez déjà le goût de réappropriation d’un quartier en friches et d’un fleuve, la Seine, qui vont de plus en plus devenir un des cœurs, des poumons, de la ville toute entière.
Les évènements de l’été ont montré que « vivre autrement, mais oui c’est possible » ! Possible aux pieds des HLM, possible dans cette banlieue peuplée de familles modestes, possible de se projeter dans un monde plus juste, normal tout simplement. Normalité qui vous est trop souvent dérobée mais que nous voulons réinventer à l’image de ces vacances à Saint-Ouen l’Estivale.
Ambiance d’exception également avec Explora Jeunes au printemps dernier. Ces 93 patrons qui se mobilisent, ouvrent les portes pour donner goût à des métiers, au travail et ces 720 jeunes tirés à 4 épingles qui débordent d’envie d’être pris, donnant eux aussi le meilleur d’eux-mêmes et que l’on retrouve aujourd’hui pour certains chez Leroy Merlin, Balas Mahé, l’Oréal et, pour d’autres, avec une confiance retrouvée dans un avenir possible.
Même symbole lors de la nuit des lauréats avec 430 jeunes diplômés fiers de leur réussite prenant à contre pied l’image encore trop caricaturale de ces jeunesses d’ici à qui la société ne fait pas confiance.
Après l’Oréal, nous signons il y a un mois chez Saguez et Partners, designers, la seconde charte citoyenne. Rencontre très forte avec l’association de jeunes de Michelet « unis pour réussir » qui débouchera en ce début d’année dans l’entreprise sur un débat franc et direct avec les jeunes du quartier sur cette question essentielle du parcours professionnel, du métier, de l’épanouissement au travail.
À l’image de cet événement, ce que nous aimons tous à Saint-Ouen, ce sont ces rencontres. Saint-Ouen c’est la ville de l’Autre, l’autre que je croise, que je côtoie et puis au gré de la vie que je rencontre, et nos vies s’en trouvent différentes, comme enrichies dans cette différence. Dans cet esprit, j’ai souvent mis en avant la qualité du dialogue construit avec les communautés religieuses et entre elles, d’ailleurs elles se sont tout de suite retrouvées cette semaine pour être solidaires avec les coptes durement frappés par la violence de l’intolérance et nous sommes avec elles.
Et pour cette ville fraternelle, la vie associative est un vecteur exemplaire de la relation aux autres, de la solidarité, cette année avec Haïti ; et nous nous réjouissons tous après 2010 et en 2011 de l’avancée du projet de la Maison de la vie associative et du citoyen, espace de rencontre de tous ces acteurs engagés.
Alors parfois des habitants me disent « merci de faire ça pour nous » ; ils disent surtout que la société ne fait rien pour eux, ne les remarque pas, ne les calcule pas, comme disent les jeunes. Combien sont-ils à dire si souvent qu’ils ne sont pas considérés, mal payés, pas regardés, pas écoutés. Et je leur dis tout simplement « nous le faisons parce que c’est vous ». C’est une dimension du service public qui nous est chère : « tu es là, on te respecte… »
Ce sentiment d’infériorité sociale est renforcé dans le climat actuel marqué par la précarité, l’instabilité. Cette idée pourtant essentielle à l’être humain qu’est celle de croire à un avenir meilleur et de l’espoir étant bouché par le mot « c’est la crise ».
Aussi, la résistance majeure qui s’est exprimée cet automne pour maintenir le droit à la retraite à taux plein, la volonté de ne plus subir, de vivre autrement, remet chacun debout, redonne espoir. La présence des jeunes nous a tous frappés dans son apparente contradiction : « jeune, on ne s’occupe pas de la retraite » ! C’est Camille et ses amis du lycée Blanqui qui l’expliquent bien « Sarkozy impose la retraite à 62 ans, à nos parents déjà fatigués à 60 et qui ont envie d’en profiter, ou même qui n’ont plus de boulot déjà ! Et en plus nous on ne trouvera pas de travail. Il faut laisser les anciens prendre leur retraite et nous avoir du boulot ! »
Et je partage cette question mille fois répétée à l’automne : « Au nom de quoi cette austérité dans une société où la productivité a énormément progressé ? »
Austérité pour les Grecs, les Irlandais, demain le Portugal, l’Espagne, à quand la France ? Mais il est trop injuste de diminuer des salaires, des prestations, le nombre de fonctionnaires, les budgets des collectivités alors que des milliards d’euros sont partis aux banques et que l’affaire Woerth Bettencourt laisse un goût amer à ceux qui doivent se serrer la ceinture.
Tout près de nous, j’avoue ma révolte quand j’entends les prix de vente des appartements dans la capitale et tous ses effets en cascade : 9 000 / 14 000 euros le m2, à quelques centaines de mètres : 17e, 18e à Clichy, à Asnières on monte à plus de 6 000 euros… Depuis 7 années, et la 1re sortie de nos programmes à prix bloqués en dessous du marché, nous avons décidé de résister à cette pression
Je voudrais ici saluer le travail de toute la communauté éducative, des parents et enseignants, de la communauté associative qui restent très mobilisées dans ce contexte difficile sur le parcours scolaire des enfants. Comme le travail mené dans les espaces enfants par nos équipes : quels moments que l’inauguration de l’école Joliot-Curie, de l’espace enfant Gavroche, qui donnent envie tout simplement d’y mettre ses enfants. Quel moment avec les équipes du Red Star, les jeunes champions victorieux de 12 ans, et leurs parents : parler foot/éducation, et pas foot/argent !
Enfin, 2011 verra la création d’un espace dédié aux familles, parents, jeunes enfants, pour accompagner cette recherche du lien familial, social, le lien des uns avec les autres pour faire société, c’est un combat ! Et j’ai entendu dans les visites de quartier de novembre les très fortes attentes sur la citoyenneté, le vivre ensemble, la propreté, la circulation, le stationnement, comme une exigence dont le non-respect devient insupportable. Nous allons retrousser les manches ! Et puisque je parle beaucoup contexte économique et social, rejoignons Stephane Hessel, ancien résistant, diplomate, co-auteur de la proclamation des droits de l’Homme de 1948, qui proclame Indignez-vous, c’est la base de la Résistance ! Oui, que 2011 soit l’année de l’indignation, et de propositions de progrès, paix, espoir.
La chose paraît abstraite et utopique ? Mais nous venons d’accueillir pour développer notre politique de coopération décentralisée une délégation rwandaise dont le maire de Kicukiro à côté de Kigali. Nous avons entendu comme ils rebâtissent le pays, dans une volonté gouvernementale et une démarche concrète d’égalité entre Hutus et Tutsis qui sont tout simplement des Rwandais. Aujourd’hui, ils réapprennent à dialoguer pour vivre ensemble. C’est une utopie incroyable ! Mais ils y vont ! Alors ici, en France et à Saint-Ouen, l’histoire est moins rude mais dans le contexte politique, économique et social, nos valeurs d’égalité et de dialogue, de respect, doivent absolument gagner en force. Je maintiendrai fermement ce cap en 2011 d’autant que c’est le vœu de la majorité toute entière. Face à tous ces enjeux, et sans amoindrir les débats nécessaires, rien ne doit ralentir les engagements qui nous lient devant vous. Vous pouvez compter sur notre équipe, et sur ma volonté de l’animer encore plus cette année, pour être encore mieux avec vous.
Bonne année à toutes et tous”
Les centaines de militants communistes audoniens annoncés par René avaient investi Ottino ce matin pour annoncer la candidature de JR avec Frédéric Durand comme suppléant.
Ce tract nous apprenait que si JR avait “accepté” d’être candidate,c’était à la demande “des formations politiques de gauche,des forces vives et associatives,des personnalités locales de sensibilités diverses”.Devant un tel oecuménisme,on se demande si d’éventuels adversaires ont intérêt à se présenter pour être battus…D’autant plus que dans le but de se rallier les contingents royalistes audoniens la Com de JR a décidé de programmer son meeting électoral,salle Barbara,le 21 janvier…
Mon cher Michel … vous savez comme moi qu’à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.
Je ne suis pas aussi optimiste que vous. Rien n’est gagné d’avance. Et ce n’est pas la centaine de militants communistes, pas plus que les associations et les gens que vous citez , qui peuvent assurer le succès de la candidate sortante.
Les électrices et les électeurs sont en capacité de juger sur pièces l’action et le travail de madame le maire, et c’est en fonction de ces deux critères qu’ils se détermineront .. ce qui me semble somme toute normal.
Est-ce que ses concurrents sont capables de faire mieux ? Nul ne le sait … je le redis encore, les promesses n’engagent que ceux qui y croient.
Cela dit, le suffrage universel est souverain …
Il faut que les militants arrêtent de se rendre complice de prendre les électeurs pour des beaufs pour ne pas dire pour des c….
Faire croire que la gauche c’est ça, c’est cette candidature rien de mieux pour conforter l’idée ( vraiment tous pourris ces politiques), je ne voterai pas ou bien
si c’est ça la gauche, autant voter à droite pour un audonien de souche qui connait sa ville pas un parachuté
La candidature de Jacqueline Rouillon n’est pas celle du parti communiste français Antoine, mais celle du Front de Gauche … je suis un démocrate et je m’incline devant la décision d’une majorité. En l’occurence, je fais partie du secteur qui ne vote pas … et qui a élu au deuxième tour Mathieu Hannotin, parti socialiste, il y a trois ans je crois …
Cela dit, chacun fait ce qu’il veut de son bulletin de vote ..
Un meeting de Jacqueline Rouillon le 21 janvier à la salle Barbara ? Le jour anniversaire de la mort de Louis XVI ?!! Elle ne va quand même pas nous faire le coup du symbole et nous dire qu’elle est une sorte de sans culotte quand même ou alors, elle aussi a perdu la tete ?!!
Avec un peu de chance, vu le lieu, elle va sans doute vous chanter “ma meilleure histoire d’amour, c’est vous”
Oh ben demander aux militants de base PC de dénoncer la mascarade de cette liste de front de gauche… Comme vous y allez! ils ne sont pas habitués à contester les injonctions venues d’en haut. C’est une culture, avec ses forces et ses faiblesses. Il en est de très respectables, mais ils ne sont pas à la fête en ce moment ( et pas seulement)
J’en ai vu venir y’a quelques années déjà dans les réunions sur la friche , gueuler que c’est tout des idées de gauchistes crados qui salopent le terrain avec leurs grilles à merguez ( presque sic!). Et encore y’a pas si longtemps rapport à une réunion de JR relative aux Docks , demander la parole pour dire ( réciter) que le projet est génial, que ceux qui s’y opposent sont des réacs… de droite , qu’il faut construire des logements et que Mme le Maire c’ est vraiment la plus balèze pour ça!
He ben pareil , ça change pas , pour rassembler la vraie gauche, y’en avait qu’une et ils sont allés la chercher , vu qu’ils avaient son adresse!
Enfin, dans la convocation du pc aux voeux, y avait quand même marque: Il y aura du vin rouge, venez nombreux!”. Si ça c’est pas de gauche!
Dominique 5
essayez de remplacer “amour” par “argent”, vous verrez, ça le fait aussi.
Mon cher Paco … vous vous trompez ! Les militants communistes de base ne sont pas, comme vous l’insinuez, les doigts sur la couture du pantalon.
Ils ont voté .. et il y a eu celles et ceux qui étaient pour … et celles et ceux qui étaient contre. Et je crois que la démocratie implique que la minorité s’incline devant la majorité …
Ce n’est pas plus compliqué que ça …