Samedi 3 octobre se tenait salle Barbara, l’Assemblée générale de L’Office de Vacances et Loisirs (OVL) de Saint-Ouen. Cette structure, sous forme associative, gère par Délégation de service public huit neuf centres de vacances de notre Commune[1]. Un patrimoine exceptionnel pour une ville moyenne comme la nôtre avec une palette de vacances de qualité accessibles aux catégories sociales le plus modestes.
Son Conseil d’administration est composé d’une vingtaine de membres bénévoles élus par les « adhérents » c’est-à-dire les usagers ayant cotisé via une prestation de l’OVL de moins de deux ans.[2]
Avec plus de 25 salariés permanents (administratifs du sièges, directeurs de centre, agents techniques[3]…), cette association para-municipale bénéficie pour la mise en œuvre de la politique de vacances de la Ville, d’une subvention annuelle de l’ordre de 2, 6 millions d’euros.
L’OVL est ainsi le gestionnaire des centres de Montagne de Saint-Ouen accueillant les classes de neige[4] (St-Véran, Mongenèvre, Prémanon) ou des colonies de vacances (Chaudon, Clairvaux, Jullouville [5]), éléments emblématiques de la politique municipale.
Sous l’autorité de la Ville, l’OVL développe depuis plusieurs décennies des prestations spécifiques pour les jeunes, les « seniors » et les familles. (stages sportifs et de langues, séjours découvertes, séjours de ski en pension complète, locations de gites ou de mobil-home, voyages à l’étranger…).
Autant dire que l’OVL fait partie du paysage audonien et constitue une véritable institution locale.
Le passage de relai il y a deux ans par l’ancien Président, figure de proue historique de l’OVL, alors que le poste de du Directeur général[6] était vacant depuis plus d’un an, a sensiblement déstabilisé la structure. Une situation délicate qui a conduit le Conseil d’administration, jusqu’alors plutôt cantonné à une fonction de chambre d’enregistrement ou de « comité d’usagers », à jouer pleinement son rôle.
Election en 2007 d’Anne Barthélémy (déjà Vice Présidente depuis des années) comme nouvelle Présidente, accélération du recrutement d’une nouvelle Direction générale[7], remobilisation des personnels, audit interne sur le fonctionnement, mise à plat des comptes, études de faisabilité sur le devenir de chaque Centre, enquête auprès des audoniens…les administrateurs avec un travail plus collectif ont engagé une nouvelle dynamique.
Le Maire et les quelques élus directement concernés par ce dossier ont suivi, c’est le moins que l’on puisse dire, avec beaucoup d’appréhension ces évolutions au sein de l’OVL qu’ils n’avaient pas pu ou su impulser eux-mêmes.
Contexte économique difficile, nouvelles attentes des publics en matière de vacances et retards en termes d’investissements ou de mises aux normes [8] ont conduit parallèlement les élus municipaux à s’interroger depuis plusieurs années sur le devenir du patrimoine de vacances de la Ville. L’un des plus importants en France pour une ville de la taille de Saint-Ouen.
Les élus, dont ceux de la majorité, ont du se contenter pendant des années d’informations peu lisibles et sans réelle fiabilité. Dans ce contexte, les rares débats se sont résumés à l’affrontement feutré entre les partisans (plus ou moins avoués) de la vente du patrimoine et ceux prônant sa conservation quoi qu’il arrive et à tout prix.
Les uns et les autres n’ayant en besace aucun « client » ni aucun projet alternatif réel.
Autant dire que les clivages politiques habituels sur ce sujet sont restés largement brouillés avec une position toujours très ambiguë du Maire et de son entourage immédiat.
Les enjeux, sur le plan financier, social, historique et culturel demeurent à l’évidence très importants pour Saint-Ouen.
Dans ce contexte, au titre de délégataire de service public, l’OVL a visiblement commencé à clarifier la situation réelle des différents centres avec des données plus analytiques, un langage s’éloignant des bilans toujours positifs et surtout en formulant des propositions parfois un peu audacieuses et souvent de simple bon sens.
Cette (petite) autonomie, un travail plutôt collectif des administrateurs, le souci d’une certaine transparence et la volonté de plus de professionnalisme ne sont visiblement pas du goût de tous.
Ainsi, à l’occasion du renouvellement du Conseil d’administration, il y a maintenant trois semaines s’est déroulée une passe d’armes inattendue et très significative.
Cette élection habituellement assez formelle est surtout un moment d’échanges avec les usagers pour les administrateurs de l’OVL. Ce rendez-vous permet également au Maire et à l’élu aux « Vacances » d’afficher les orientations municipales ce qui fut le cas cette année encore.
Déménagement, retraite, accident de la vie, autres engagements … les quelques sièges à pourvoir peinent toujours à trouver des nouveaux titulaires. Les candidats pour ce bénévolat se comptant souvent sur les doigts d’une main.
Le C.A. sortant était à l’origine composé de 19 membres. Belle surprise cette année avec vingt deux candidatures « spontanées » la plupart inconnues et arrivées juste avant la clôture des candidatures. Emporté par leur enthousiasme certains avaient mêmes en main trop de procurations pour le vote. Abnégation au service des « vacances pour tous » ?
Le petit chaperon rouge avait hélas de grosses pattes poilues et une longue queue mal dissimulée. Cet engouement soudain était en effet porté par quelques « usagers », par ailleurs fonctionnaires communaux avec des engagements bien connus et habitués au mélange des genres.
L’objectif était visiblement de changer un Conseil d’administration pas assez docile ou du moins d’y prendre pied pour contrecarrer les nouvelles dynamiques en cours. A minima changer la Présidente[9].
Selon plusieurs participants, nos apprentis putschistes, ne doutant de rien, ont compris un peu tard que beaucoup de nouvelles candidatures n’étaient pas valides[10] et que le renouvellement portait uniquement sur 1/3 des sièges. Autre déconvenue, les candidats devaient se présenter et dire un mot de leurs motivations à l’assemblée, six d’entre eux étaient curieusement absents. Consignes mal passées ?
Baroud d’honneur, les « insurgés » ont tenté maladroitement de contester publiquement les règles du jeu voire d’obtenir en vain le report du vote à une date ultérieure. Du jamais vu.
La mobilisation des uns et des autres, l’intervention remarquée d’Elisabeth Auerbacher (Conseillère municipale socialiste) et la sagesse de tous ont permis de sortir assez dignement de ce petit guet-apens.
L’échec de cette pauvre manœuvre est toutefois édifiant à plus d’un titre.
Il reste en effet difficile de croire, aux dires de nombreux protagonistes, que les personnes ayant participé à cette tentative maladroite n’aient pas été plus ou moins en « service commandé ».
Dès lors force est de constater qu’un petit groupe considère toujours la Ville et ses organismes comme sa chasse-gardée. Il s’agit avant tout pour celui-ci, faute de projet clair et public, de garder les « mains libres » quelque soit la méthode et le prix à payer.
Face aux difficultés qui s’annoncent et aux choix difficiles à venir pour ressourcer la politique de « vacances pour tous » de Saint-Ouen, ne souhaitons qu’une chose à l’ équipe d’administrateurs bénévoles de l’OVL réélue, qu’elle dépasse cet épisode peu glorieux et continue une rénovation avec toutes les bonnes volontés et compétences au service de la Ville et des ses habitants.
[1] Chaudon, Saint-Pair, Jullouville, Oléron, Prémanon, Montgenèvre, Saint-Véran, Savines et Clairvaux
[2] Pendant des années et avant les dispositions imposant la délégation de service public, le CA était pour l’essentiel composé d’élus municipaux désignés par le Conseil municipal.
[3] Certains étant du personnel de la Ville (fonctionnaires) mis à disposition.
[4] Soit chaque année environ 23 classes (essentiellement des CM2) soit plus de 500 enfants d’une classe d’âge.
[5] Colonie fermée depuis 2007 au regard de l’importance des travaux de mises aux normes obligatoires.
[6] Parti en retraite, ce dernier était sans doute difficile à remplacer puisqu’il exerçait en parallèle la fonction de secrétaire de la section de Saint-Ouen du PCF.
[7] La Ville procédant au choix final de celle-ci.
[8] Pour mémoire, l’influent Michel Bentolila, Adjoint au Maire jusqu’en 2008, était en charge des bâtiments communaux.
[9] Pour mémoire, depuis plusieurs semaines avant cette assemblée quelques personnes faisaient complaisamment circuler ici et là que la Présidente ne serait pas réélue et que la Directrice générale jetterait alors l’éponge.
[10] Il faut effectivement, c’est le minimum pour voter, être « adhérent ».
@ id-stg,
S’agissant d’AG, on devrait plutôt parler de “pustch” que d’OPA -décidément l’argent et le capital pourri tout, même un blog de gauche …
Quant-à la petite équipe que tu dénonces entre les lignes, j’ai bien peur, qu’au délà du “microscome”, l’allusion ne soit pas très claire …
C’est effectivement plutôt une tentative de “putsh” qu’une “OPA” au sens propre mais ces expressions sont plutôt “journalistiques” dans le cas qui nous occupe il s’agit en fait d’une plutôt d’une manoeuvre.
Pour le “microcosme” la par contre ce n’est pas certain que ce sujet y soit cantonné. Beaucoup de gens connaissent cette structure et les mauvaises habitudes locales.
Effectivement l’argent corrompt (refrain connu).
Wolpole, un riche propriétaire foncier anglais (1721-1742), très lié avec le roi (il était l’un des seuls à communiquer avec lui), introduisit la corruption à la cour d’Angleterre. Il est l’auteur d’une formule célèbre : “Tout homme est à vendre pourvu qu’on y mette le prix.”
J’étais dans cette fameuse salle et tant qu’adhérant spectacteur, mais qui suit le truc un peu……………..
Donc on a une Présidente dont le compagnon n’a pu faire parti de l’équipe de la majorité municipale actuelle !!!! Il y avait dans l’assemblée un élu de l’opposition (était-il adhérant ? mais personne n’a eu l’air d’être géné) et il y avait donc plusieurs adhérants dont certains sont bien identifiés comme étant pro majorité actuelle.
Vous parlez de putch, moi je n’ai vu que des personnes qui posaient des questions simples :
1/ comment peut-on changer les statuts d’une association lors d’une assemblée générale extraordinaire alors que le quroum prévu dans les statuts n’etaient pas atteints ? une élue avocate de surccroît a dit que c’était bon donc tout le monde a abdiquer !!!!
2/le changement des statuts change le mode d’élection et donc alors que la décision du premier vote n’a pas été enterrinée par la préfecture (contrôle de la légalité) et bien on procède à l’élection.
De plus, depuis j’imagine que le conseil d’administration s’est réuni pour l’élection de son bureau, alors que s’y est-il passé ? Un putch a-t-il eu lieu ? En tant qu’adhérant je n’ai aucune information sur qui fait quoi maintenant……
Bref je trouve que lorsqu’on est à la tête d’une telle association qui ne vit que grâce à la collectivité et bien si on est en total désaccord on cède sa place !!! D’autre part cela éviterait de lire dans le compte rendu intégral du dernier conseil municipal que le Maire et son adjointe ont été obligées de voir le Maire d’une commune pour rappeler que la Directrice s’est un peu trop engagée sur des décisions importantes du seul ressort des élus !!
Voilà ma pensée après votre article.
Les diatribes et attaques personnelles ne sont pas de mises si l’on veut parler un peu sérieusement de ce dossier complexe.
Jusqu’à preuve du contraire, comme c’est la tradition et la logique pour cette délégation de service public, les élus municipaux sont invités es qualité à cette assemblée. L’OVL n’a pas à trier les bons ou les mauvais élus. Ils étaient donc à priori tous invités.
Pour le « quorum », l’OVL comptant environ 1500 « adhérents », la grande salle de l’Espace 1789 ne suffirait pas à accueillir l’assemblée. Faudrait-il prévoir la nef de l’Ile des Vannes ? De mémoire, depuis plusieurs décennies, on est toujours plus ou moins dans ce « format » d’assemblée. Même la Ville n’a jamais trouvé à redire.
Sous réserve d’inventaire, les votes de l’Assemblée générale cette association ne sont pas assimilables aux délibérations d’une Collectivité locale soumise au Contrôle de légalité pour devenir exécutoires.
Selon nos informations, le Conseil d’administration a été reconduit et a intégré 1/3 de nouveaux membres dont ceux qui avaient nous dit-on exprimés publiquement des critiques qui ressemblent un peu aux vôtres.
Le bon sens et l’intérêt général ont donc eu au final le dessus. Tant mieux.
Ce nouveau Conseil d’administration a élu à l’unanimité le bureau (pour l’essentiel les sortants). En dehors de la communication propre de l’OVL, on peut imaginer comme c’est semble-t-il généralement le cas que le prochain magazine municipal en dira un mot.
Sauf si les participants ont mal entendu, lors de l’assemblée personne n’a exprimé « un total désaccord avec la Collectivité » ni même une quelconque « divergence » avec la Ville.
Le Maire aurait d’ailleurs à cette occasion informé les participants de quelques décisions et orientations que personne n’a contesté.
Les hypothèses majeures sur le devenir du patrimoine et la politique de vacances ne sont pas controversées déjà pour une raison simple : elles ne sont pas encore toutes arrêtées (loin s’en faut) par les élus de la majorité municipale. Il faut donc éviter de crier avant d’avoir mal.
Enfin, l’OVL structure sous forme associative, est l’outil de la collectivité locale. La Ville lui a délégué la gestion des centres de vacances selon un cahier des charges. L’OVL doit être également une aide à la décision concernant les scénarios pour l’avenir. Dans ce cas rappelons-le, l’OVL propose, la Ville dispose.
S’il est vrai comme le dit OD que cette AG ne semble pas avoir été connue au-delà de ses participants,c’est tout à l’honneur d’ID-STG de nous en revéler(même au bout de trois semaines)la tenue.Il doit manquer sur S.O.un blog plus réactif aux différentes infos…
Pour le putsch,ce n’est pas au fin homme politique qu’est OD puisqu’en un très court laps de temps,il a su mettre dans sa poche tout ce qui compte politiquement dans cette ville(à droite comme à gauche et au centre)que je vais apprendre qu’il est l’oeuvre de comploteurs!Il doit en être de même pour l’OPA même si on préfère les appeler”initiés”.Je pense que par extension,on peut l’utiliser même s’il n’y a pas d’offre et donc pas d’achat!
Alors,c’étaient qui ces”putschistes”?mais si je comprends bien…leur coup a manqué”grâce à nos canonniers”…
Dieu reconnaîtra les siens !
La polémique engagée par certains lors de l’AG n’a plus lieu d’être. Il faut désormais passer à autre chose.
Le patrimoine des audoniens n’a pas vécu.
Un gros document d’analyse site par site avec des propositions a été établi par une structure extérieure spécialisée.
Alors que dire face à une réalité à plusieurs visages.
La présidente de l’OVL, en s’appuyant sur une nouvelle direction, a produit avec le CA une volonté concrète de savoir l’état réel de ce patrimoine et d’avancer autrement que comme un simple agent immobilier…
On pourrait s’attendre à ce que ce document “sensible” soit à la disposition de chacun et que les inconditionnels de JR s’en félicitent.
Mais pour certaines et certains, il est plus facile et réconfortant d’aduler sans savoir que d’agir en toutes connaissance de cause.
Défendre autrement que par le verbe le “droit aux vacances pour tous, cela gêne visiblement.
Des projets de vente seraient donc remisés. La crise a du bon comme le travail fait par cette équipe que les affidés n’ont pu empêcher d’etre réélue.
Mais ce qui est clair, c’est que les bradeurs reviendront. Et trouveront sans doute, et j’espère plus encore, d’audoniens pour les en empêcher.
parceque saint-ouen le vaut bien.
Sus saux bradeurs ! Les centres de vacances sont la propriété exclusive des audoniennes et des audoniens .. et doivent le rester. Les magouilleurs en tout genre sont priés d’aller exercer leurs talents ailleurs. On ouvre l’oeil … et le bon !