"Eau, service public à vendre"

C’est le titre du film (de Leslie Francke / Herdolor Lorenz) qu’on pouvait voir au “Festival d’écologie urbaine et populaire” à l’Ile Saint Denis le 15 mars dernier.

Il “démonte” à l’aide de quelques exemples en Allemagne – où la distribution de l’eau était traditionnellement assurée au niveau municipal – les effets de la gestion de l’eau par le secteur privé. Le film montre également comment ça se passe en Angleterre, où cette gestion est confiée au privé depuis longtemps.

Ce film épingle l’irrationalité des choix en faveur du privé. Une Conseillère Municipale allemande commente dans ce film le choix du fournisseur privé par “on était invité en Angleterre, ils nous ont tout expliqué, tout était plus avantageux que la régie publique, et tous ont voté pour”. Pourquoi!? C’était dans l’air du temps!!

A faire le calcul, les Allemands voient clairement – même si trop tard – que l’affaire est au seul avantage du fournisseur privé. La concession est vendue contre un certain prix au prestataire privé, avec un contrat. Ce contrat stipule parfois des bénéfices minimum que l’institution publique doit verser au prestataire privé et qui peut, après très peu d’années, dépasser le prix de vente de la concession.

Celui qui pense que l’utilisateur paie cher parce que les canalisations sont bien entretenues, que le distributeur de l’eau prévoit et assure notre adduction d’eau future se voit déçu. Les distributeurs privés sont des acteurs économiques. C’est leur rôle que de faire de savants calculs: qu’est-ce qui coûte plus cher, réparer la fuite ou payer l’eau que l’on perd? (On ne répare que si la fuite coûte plus cher que la réparation)

Selon le représentant du Sedif (Philippe MONGES) présent à la discussion après le film, 30% de l’eau s’en va par des fuites au niveau national.

Ces prochaines années, le prix augmentera considérablement car la dépollution devra être de plus en plus intense.

3ème point

Il en va de même de l’emploi. Au moment des discussions préalables, tout paraît rose, on envisage même d’augmenter les effectifs (repris de l’entreprise publique). Après, les effectifs baissent. C’est là qu’on se réveille: trop tard!

4ème point

La priorité accordée au critère économique n’est pas à l’avantage de la bourse du consommateur.

Il peut payer cher tout simplement parce que le contrat conclu entre les représentants populaires et le fournisseur privé stipule des bénéfices minimum pour ce dernier. Au point qu’une des personnes interviewées dans le film admettait que ça dépasse au bout de peu d’années largement le prix que la ville a obtenu pour la cession de la régie au privé.

C’est nous qui payons les pots cassés : des canalisations mal entretenues, des fuites de 30% d’une matière de plus en plus précieuse, des travailleurs au chômage et en prime l’assurance pour le fournisseur privé de faire du bénéfice.

Si vous voulez en savoir plus sur ce qui se passe sur le “marché de l’eau”:
http://blog.mondediplo.net/2009-04-22-Plan-de-relance-Veolia-et-Suez-raflent-des

http://www.arte.tv/fr/Comprendre-le-monde/L-eau-en-danger/Histoires-d-eau/2516776.html


G.B.

Facebooktwitterredditpinterestlinkedintumblr

Facebookrss

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *